Conciliation études-famille : quel soutien financier?

Concilier les études et la famille, c’est complexe! Variations de la charge de travail, dates d’examens fixes et (im)possibilité de prendre congé sont des éléments à envisager lorsqu’on souhaite avoir des enfants. Quelles sont les considérations financières à ne pas oublier? Est-ce plus avantageux de fonder une famille pendant le préclinique, l’externat ou la résidence?

Études médicales et famille : y a-t-il un bon moment?

Tout étudiant en médecine peut se demander s’il devrait avoir des enfants pendant ses études ou s’il ferait mieux de patienter. Ceux qui sont déjà parents se demandent s’ils ajoutent un « petit dernier » à la famille? Si oui, quand? Comment composer avec la fatigue, les petits nez qui coulent, les devoirs et les examens (des enfants et des parents), tout cela, sur un budget serré?

Le préclinique et l’externat

Il n’y a pas de financement spécifiquement dédié aux étudiants-parents au doctorat de premier cycle en médecine qui permettrait de subvenir à tous leurs besoins. Les facultés ont toutefois mis en place plusieurs accommodements pour rendre possible le projet parental. Vous devez donc user de stratégies et évaluer l’ensemble de vos ressources avant de vous lancer.

Pendant les études précliniques et l’année préparatoire, un futur parent peut demander l’interruption de ses études pendant trois trimestres maximum. Un certificat médical doit accompagner ce type de demande, que ce soit pour s’absenter à un examen ou pour une année entière. Étant donné l’organisation des études, un parent qui veut rester à la maison avec le bébé se retrouve rapidement à décaler sa formation d’une année complète. Il est toujours possible de ne pas prendre congé si quelqu’un d’autre peut s’occuper de l’enfant à la maison… mais il faut bien vivre avec la fatigue et croiser les doigts pour un accouchement facile!

Si vous envisagez plutôt d’avoir un enfant pendant les stages à l’externat, votre faculté pourra vous informer des accommodements possibles liés à la grossesse. Par exemple, une femme enceinte peut être exemptée des gardes de soir et de nuit et demander une suspension des études vers la fin de sa grossesse. Vous pouvez aussi demander une modification de la séquence ou de la nature de vos stages, notamment pour réduire les risques d’exposition à certaines maladies virales et aux radiations. À votre retour de congé, l’université pourrait exiger un stage de réinsertion de quelques semaines avant de reprendre l’externat.

Dans les deux cas, lorsque vous retournez aux études, l’aide financière du gouvernement (AFE) peut vous soutenir en tant que parent-étudiant, mais il faut savoir qu’il s’agit d’une source de revenus complémentaires et que les sommes offertes ne couvriront pas toutes vos dépenses. Les allocations familiales des gouvernements fédéral et provincial vous aideront aussi. De plus, il est possible de demander une marge de crédit étudiante.

La résidence

La résidence apparaît, aux yeux de nombreux futurs parents, comme le meilleur moment pour démarrer une famille. Pourquoi? Parce qu’en étant salarié, il est plus facile de faire valoir certains droits et d’obtenir un revenu adéquat pendant le congé parental. En tant que résident en médecine familiale, vous travaillez à la même place pendant deux ans, avec un salaire et des avantages comme tous les travailleurs. La Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) négocie pour le bénéfice de tous les médecins résidents. Par exemple, les journées de travail pour les résidentes enceintes sont maintenant de 8 heures maximum. Prendre congé pour vos suivis médicaux, qui s’accumulent rapidement en fin de grossesse, devrait être plus facile que pendant l’externat. Ces congés seront aussi bien pratiques si vous avez la malchance d’être affectée par les nausées et la fatigue.

Bien qu’il soit difficile de prévoir exactement quand une personne tombera enceinte, il faut avoir travaillé au moins 26 semaines pour obtenir les montants maximaux du RQAP. Durant la résidence, l’employeur bonifie les prestations du RQAP jusqu’à 95 % du salaire pendant 21 semaines. Ensuite, vous continuez avec le RQAP jusqu’à la fin du congé. La FMRQ a préparé un guide complet sur le sujet. Il vous aidera également à planifier la tenue de vos examens de certification.

Si vos plans ne se réalisent pas dans les délais souhaités, sachez que les médecins en pratique ont aussi droit à un programme d’allocations de maternité en complément au RQAP via leur fédération.

Retourner aux études après une première carrière et avoir des enfants : un double défi!

Avez-vous choisi de vous orienter vers la médecine après avoir été sur le marché du travail pendant quelques années? Si c’est le cas, vous avez peut-être accumulé des REER. Pendant vos études, et encore davantage pendant un éventuel congé parental, vous pouvez les retirer. Par exemple, utilisez le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) pour financer vos études. Ce programme vous permet de retirer jusqu’à 20 000 $ sans payer d’impôt, à condition d’y remettre les fonds au cours des dix années suivant la fin de votre programme. Pendant un congé parental, vous pouvez aussi utiliser ces sommes, qui ne seront pas exemptées d’impôt, mais qui seront soumises à votre taux marginal, habituellement bas pour les étudiants.

N’hésitez pas à comparer différents scénarios pour subvenir aux besoins de votre famille et soyez prêts à vous ajuster en fonction des surprises que la vie pourrait bien décider de vous envoyer! Des jumeaux? Avec le RQAP, la FMRQ, la FMOQ (allocations versées par la RAMQ), l’AFE, le REER et la marge de crédit, vos rêves sont peut-être plus accessibles que vous ne le croyez!

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