Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) sont deux véhicules de placement fiscalement avantageux, qui servent à accumuler de l’argent à l’abri de l’impôt. Leur fonctionnement diffère et ils ne visent pas les mêmes fins.

Il n’existe pas de réponse toute faite pour savoir lequel des régimes est à privilégier en premier lieu, puisque les décisions financières devraient toujours être la conséquence d’une analyse rigoureuse de votre situation plutôt qu’un automatisme.

Cet article vise à vous donner, par des conseils pratiques, quelques pistes de réflexion sur votre situation financière et des possibilités qui s’offrent à vous afin de tirer le maximum du REER et du CELI. Voilà un bon sujet de discussion pour le prochain rendez-vous avec votre conseiller !

Conseil 1 : Bien connaître le fonctionnement du REER et du CELI

Bien connaître le fonctionnement de ces régimes et, plus spécifiquement, les règles fiscales auxquelles ils obéissent est essentiel pour choisir l’outil le mieux adapté à vos besoins d’épargne.

Le REER, comme son nom l’indique, sert généralement à constituer un capital en vue de la retraite, tandis que le CELI vise la satisfaction d’autres objectifs. L’avantage commun des deux régimes est qu’ils permettent d’accumuler de l’argent à l’abri de l’impôt.

Les cotisations au REER sont déductibles du revenu imposable, alors que celles au CELI ne le sont pas. Toutefois, contrairement au REER, les retraits du CELI sont libres d’impôt. Les droits de cotisation au CELI, à la différence d ceux du REER, sont octroyés à tout résident canadien de 18 ans et plus indépendamment de ses revenus. En outre, il n’existe aucune  limite d’âge supérieure pour posséder un CELI, tandis que le REER doit être converti, par exemple en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) au plus tard à 71 ans.

Tableau comparatif du REER et du CELI

REER CELI
Montant des droits de cotisation accordés annuellement 18 % du revenu admissible gagné l’année précédente jusqu’à 24 930 $ en 2015 (25 370 $ en 2016) 10 000 $ en 2015[i]
5500 $ en 2013 et en 2014
5000 $ de 2009 à 2012
Cotisations déductibles Oui Non
Droits de cotisation cumulatifs Oui Oui
Revenus de placement non imposables Oui Oui
Retraits imposables Oui Non
Possibilité d’ajouter les retraits aux droits de cotisation Non Oui (Les montants des retraits s’ajoutent aux droits de cotisation de l’année subséquente)
Date limite de détention 71 ans (conversion possible) Aucune
Incidence des retraits sur les programmes sociaux Les retraits sont ajoutés au revenu imposable Aucune
Date limite de cotisation 29 février 2016 pour l’année d’imposition 2015 Aucune

Vu les caractéristiques inhérentes à chacun des régimes, il serait sage d’investir dans les deux, en tenant compte de l’objectif d’épargne et du taux d’imposition futur par rapport au taux actuel.

Si l’on souhaite réaliser un projet à court ou à moyen terme, comme un voyage ou des rénovations, le CELI constitue un meilleur choix grâce, notamment, à sa flexibilité : des sommes en peuvent être retirées sans répercussion fiscale et redéposées dès l’année suivante.

Le REER, en revanche, répond mieux aux besoins d’épargne à long terme, comme la retraite, puisque on s’attend généralement à une baisse de revenus une fois la carrière professionnelle terminée. Ainsi, le taux d’imposition au moment du retrait sera inférieur à celui du moment de la cotisation, d’où l’avantage du REER.

La réalité étant souvent plus complexe, le recours au REER s’avère profitable pour l’achat d’une première résidence, notamment dans le cadre du régime d’accession à la propriété (RAP), ou encore pour financer un retour aux études par le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REPP).

D’autres éléments sont aussi à considérer lorsque le choix entre le CELI et le REER s’impose. Le CELI devient à prioriser si une personne croit se qualifier pour le Supplément de revenu garanti (SRG) une fois à la retraite. En effet, tout retrait du REER s’ajoute au revenu imposable, contrairement au CELI, dont les retraits n’ont aucune incidence sur les prestations gouvernementales fondées sur le revenu, comme le Supplément de revenu garanti, la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et la Prestation fiscale pour enfants.

Conseil 2 : Cotiser dès que possible… peu importe les marchés

Quel que soit le régime choisi (REER ou CELI), il importe de profiter au maximum, et le plus rapidement possible, de l’avantage que les deux outils procurent, à savoir que l’épargne y fructifie à l’abri de l’impôt. Si vous disposez de liquidités vous permettant de cotiser dans un des régimes, faites-le sans tarder !

Ne vous laissez pas distraire par les aléas des marchés financiers. Au besoin, optez pour un investissement à court terme, du type marché monétaire, à l’intérieur du REER ou du CELI. De cette façon, votre argent croîtra immédiatement à l’abri de l’impôt, et vous bénéficierez d’intérêts composés. Par la suite, vous pourrez transférer les sommes vers un véhicule de placement à plus long terme, toujours à l’intérieur du CELI ou du REER (ou encore du CELI au REER), en le faisant graduellement ou d’un seul coup selon l’évolution des marchés.

Conseil 3 : Faire attention aux frais de gestion

Peu d’investisseurs se rendent compte de l’ampleur des honoraires de gestion et de leur effet à long terme sur leur portefeuille. Une différence aussi minime que 1 % entre des frais de deux fonds communs de placement similaires produisant des rendements comparables se chiffrera en centaines de milliers de dollars des années plus tard (voir graphique 1).

La valeur finale de l’investissement, que ce soit dans un REER, un CELI ou autres, s’en trouvera considérablement réduite. Ne perdez donc pas de vue cet aspect important surtout dans le contexte actuel des faibles taux d’intérêt et de la forte volatilité des marchés.

FM_graphique-valeur-REER-200

Conseil 4 : Respecter son horizon de placement lors du choix des investissements

Le REER et le CELI ne sont pas des placements en soi, mais bien des « coquilles », avec leurs particularités propres, dans lesquelles on verse des épargnes. Autrement dit, c’est à l’investisseur de décider quels produits mettre à l’intérieur de ces contenants. En passant, rappelons que le CELI peut comprendre une gamme très vaste de placements, notamment des actions, des obligations, des fonds communs de placement. Il est erroné de penser qu’il est conçu uniquement pour recevoir des liquidités ou des certificats de placement garanti (CPG).

Il importe donc de définir un horizon de placement pour son REER et son CELI et faire un choix des investissements en conséquence. Si le décaissement des sommes est prévu à court ou à moyen terme (d’un à trois ans), la sécurité des économies doit primer : le portefeuille sera constitué presque exclusivement de titres à revenu fixe. De plus, le fait de détenir les titres à revenu fixe dans le REER ou le CELI permet de profiter au maximum de l’avantage fiscal de ces régimes, car les revenus d’intérêt font l’objet d’une imposition plus élevée que les dividendes et les gains en capital.

Cela ne doit en aucun cas vous faire perdre de vue votre horizon de placement. En d’autres mots, pour placer un capital à long terme (cinq ans et plus), il est souvent plus rentable de viser la croissance et de composer son portefeuille en grande partie des actions afin d’obtenir un rendement supérieur à l’inflation.

Conseil 5 : Élaborer des stratégies d’épargne combinant le CELI et le REER

Le REER et le CELI s’imposent comme des incontournables de toute planification financière, dont la complémentarité présente un potentiel souvent sous-estimé.

Le choix du CELI peut s’avérer une très bonne stratégie pour accumuler de l’épargne en vue de la transférer plus tard dans un REER pour en maximiser les bénéfices. C’est particulièrement vrai pour les jeunes travailleurs dont les revenus sont appelés à progresser d’ici quelques années. Puisque la fourchette d’impôt applicable sera plus élevée, les déductions dues au transfert des sommes dans le REER seront aussi plus généreuses. Cette stratégie est également à considérer dans toute situation où on s’attend à une baisse de revenus temporaire, comme un congé de maternité : on met de l’argent dans le CELI pendant les périodes de plus faibles revenus, pour ensuite les transférer dans le REER, au moment où les revenus augmentent.

Une autre stratégie fiscalement avantageuse permet de combiner l’utilisation du CELI, du REER et du régime d’accession à la propriété (RAP). En prévision de l’achat d’une première maison, on dépose tout d’abord des sommes dans le CELI pour ensuite les transférer dans le REER. On profite alors de retours d’impôt intéressants qui s’ajouteront au capital prévu pour la mise de fonds. Après 90 jours suivant la cotisation au REER, on peut bénéficier du RAP, en retirant de son REER jusqu’à un maximum de 25 000 $ sans payer d’impôt. Si l’on va plus loin, on peut redéposer dans le CELI le retrait REER effectué dans le cadre du RAP et rembourser le solde du RAP avec le CELI pendant 15 ans.

En résumé, les deux régimes devraient être considérés comme complémentaires puisqu’ils comblent des besoins distincts. Il est donc important de bien analyser sa situation, d’essayer de prévoir et de planifier ses revenus afin de mettre en place la stratégie la plus rentable. Chacun de nous a des projets et des rêves, et nous devons épargner pour les réaliser. N’hésitez donc pas à consulter votre conseiller pour le faire de façon optimale.

[i] Le plafond annuel du CELI sera probablement revu à la baisse en 2016. Au moment de la rédaction du présent article, aucune décision à ce sujet n’a été annoncée par le nouveau gouvernement fédéral. Cette modification devrait faire l’objet du premier budget du gouvernement en février.

 

Dans ce numéro de décembre, nous vous invitons à répondre à notre traditionnel questionnaire de fin d’année, qui fait un bref retour sur les publications parues au cours de l’année qui s’achève. Prenez quelques minutes de votre temps pour évaluer vos connaissances financières et fiscales, gage d’une solide santé financière.

Vrai ou faux?

Vrai Faux
1. Les programmes d’assouplissement quantitatif,  déployés par la Réserve fédérale américaine entre 2008 et 2014 afin de relancer l’économie ébranlée par la crise, constituent une première dans l’histoire de la finance.    
2. En fixant un taux directeur, la Banque du Canada influe sur les taux d’intérêt à court terme, ce qui permet de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible.
3. Les droits successoraux américains ne s’appliquent pas aux biens détenus par des citoyens canadiens. Au décès, ces derniers bénéficient donc d’une exemption fiscale complète sur leurs biens situés aux États-Unis.
4. Puisque le président de la Réserve fédérale américaine est nommé par le président des États-Unis, toutes les décisions de la Fed doivent être approuvées par ce dernier.
5. À l’exception des placements dans des sociétés étrangères cotées en Bourse canadienne, il est obligatoire de déclarer les biens détenus à l’étranger si leur valeur totale excède 100 000 $ CA.
6. Depuis 2015, la cotisation maximale au CELI s’élève à 10 000 $ par année.
7. Le budget fédéral de 2015 prévoit la révision à la baisse des retraits minimaux obligatoires d’un FERR pour les détenteurs âgés de 71 à 94 ans.
8. À partir de 2017, les sociétés par actions privées devront répondre à certains critères supplémentaires pour bénéficier du taux réduit d’imposition qui est de 8 % (impôt du Québec) sur la première tranche de 500 000 $.
9. L’indicateur VIX, indice mesurant la volatilité du marché financier américain, est unique en son genre.
10. Il est possible de contester un avis de nouvelle cotisation produit par les autorités fiscales, en déposant un avis d’opposition. Dans ce cas-là, les montants faisant l’objet du litige ne donnent pas lieu à des pénalités ni à des intérêts, si le contribuable obtient gain de cause.

 

Réponses :

  1. Faux. La Fed n’a rien inventé, en 2008, en mettant sur pied son programme d’assouplissement quantitatif. La Banque du Japon en avait déjà instauré un premier, en 2001, dans le but de relancer l’économie nippone qui venait de traverser dix pénibles années de stagnation. Source : À quoi servent les programmes d’assouplissement quantitatif? (parties 1 et 2) Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (7) : 70 et 50 (8) : 59.
  2. Vrai. Dans la mise en œuvre de sa politique monétaire visant à influer les taux d’intérêt à court terme, la Banque du Canada relève et abaisse le taux cible de financement à un jour sur le marché monétaire. La cible qu’elle fixe pour ce taux est ce qu’on appelle le taux directeur. Celui-ci constitue son principal outil de mise en œuvre de la politique monétaire […]. Le taux directeur revêt une grande importance dans le maintien de l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible à moyen terme, une condition essentielle à une croissance durable de la production, de l’emploi et des revenus. Source : Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (1) : 63-4.
  3. Faux. Il se peut que la succession ait des impôts à payer en vertu des droits successoraux américains du fait que le particulier détenait, à son décès, des biens situés aux États-Unis, le tout sans égard à son statut de citoyen ou de résident… Source : Les droits successoraux américains. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (6) : 73-4.
  4. Faux. […] la Fed est indépendante des autres institutions politiques américaines. Ses décisions ne sont assujetties à l’autorisation du président américain. Par ailleurs, son budget n’est pas attribué par le Congrès […]. Source : Qu’est-ce que la Réserve fédérale américaine? Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (5) : 81-2.
  5.  Faux. Les biens visés incluent les actions, obligations et autres placements dans des sociétés qui ont pignon sur rue à l’étranger ou qui sont émis par un gouvernement étranger, même s’ils sont détenus au Canada par un courtier (et même s’ils sont côtés à une Bourse canadienne). Source : Les biens étrangers et l’Agence du revenu du Canada Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (3) : 81-2.
  6. Vrai. Le budget fédéral de 2015 a haussé de 5500 $ à 10 000 $ (sans indexation) la cotisation maximale annuelle dans un CELI. Source : Bonnes nouvelles pour les épargnants. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (9) : 87-8.
  7. Vrai. Le budget fédéral de 2015 a proposé de réduire les retraits minimaux obligatoires entre 71 et 94 ans, afin de permettre aux rentiers de conserver une plus grande partie de l’épargne destinée à leur procurer un revenu à un âge plus avancé, et donc de différer le paiement des impôts. Ces modifications, qui s’expliquent par l’augmentation de l’espérance de vie et des taux de rendement historiquement faibles, s’appliquent à partir de 2015. Source : Bonnes nouvelles pour les épargnants. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (9) : 87-8.
  8. Vrai. Au Québec, le taux d’imposition d’une société par actions privée est de 8 % pour la première tranche de 500 000 $ de revenus annuels actifs. […] ce taux sera appliqué exclusivement aux sociétés par actions privées suivantes : 1) une société par actions qui emploie pendant toute l’année plus de trois personnes à temps plein; ou 2) une société dont les activités sont du secteur primaire, manufacturier ou de la fabrication et de la transformation. Ces nouveaux critères s’appliqueront aux années d’imposition suivant le 31 décembre 2016. Source : Modifications à l’impôt des sociétés par actions. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (10) : 65-6.
  9. Faux. L’indice VIX n’est pas le seul indicateur qui mesure la volatilité du marché financier. Les Bourses NASDAQ et S&P/TSX 60 possèdent leur propre indice : le VNX et le VISX respectivement. Source : L’indice de la peur VIX. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (11) : 85-6.
  10. Vrai. Un contribuable ayant envoyé un avis d’opposition n’est pas tenu de payer les impôts, intérêts et pénalités faisant l’objet du litige et peut même en obtenir le remboursement (avec intérêts) s’il les a déjà payés et qu’il a finalement gain de cause. Le paiement immédiat va permettre aux intérêts de cesser de courir si finalement le contribuable n’obtient pas le gain de cause. Source : Comment réagir à un avis de cotisation. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (4) : 83-4.

Toute l’équipe Fonds FMOQ vous remercie de votre intérêt pour ses chroniques et vous souhaite une bonne année 2016 !

Le lundi 24 août dernier a été qualifié de « lundi noir » en raison des lourdes chutes des bourses mondiales dans la foulée de l’effondrement des indices asiatiques et européens qui ont été plombés par les effets d’une régression aussi spectaculaire qu’inattendue de la Bourse de Shanghai. Il s’agissait du plus net recul en séance de la Bourse chinoise en neuf ans, soit au plus fort de la crise financière mondiale de 2007.

Les places boursières d’Amérique du Nord ont affiché, elles aussi, des signes d’extrême nervosité que les experts et les médias ont jaugés à l’aide du Volatility Index (VIX), aussi appelé indice de la peur (the fear index).

Au début des années 1990, le Chicago Board Options Exchange (CBOE), la principale Bourse où se négocient des contrats d’option en Amérique du Nord, a lancé l’indicateur VIX dans le but de mesurer la volatilité (mesure de l’ampleur de la variation des cours d’un actif financier) du marché financier américain. Considéré aujourd’hui comme un véritable indice, le VIX enregistre les turbulences réelles et potentielles du marché en mesurant l’amplitude de fluctuations anticipées à court et à moyen termes. En pratique, il mesure le sentiment des investisseurs qui sont actifs sur les principaux marchés d’actions américains.

Le VIX n’est pas le seul indice de son genre. D’autres indices de volatilité existent aussi, comme le VNX (basé sur les actions cotées exclusivement sur le NASDAQ) ou le VIXC ( basé sur les actions canadiennes de l’indice S&P/TSX 60).

Calculé quotidiennement à partir de la moyenne pondérée des options d’achat (call) et de vente (put) sur l’indice Standard and Poor’s 500 (S&P 500), le VIX est coté en points de pourcentage. En pratique, il évolue à l’inverse des indices d’actions et c’est sa variation, plutôt qu’une seule valeur donnée, qui permet de l’interpréter correctement. Les spécialistes s’entendent sur le fait qu’une forte valeur du VIX dénote une instabilité, voire un pessimisme du marché des actions américaines, tandis qu’une valeur faible témoignerait plutôt d’un optimisme relatif. En conséquence, une forte progression du VIX traduit une tendance baissière; s’il baisse et demeure faible, le marché est en hausse.

Une analyse historique des variations du VIX incite à conclure que :

  • des niveaux bas (entre 10 et 15) confirment un marché confiant, généralement haussier et faiblement volatil;
  • des niveaux moyens (entre 20 et 30) reflètent un marché dynamique et nerveux, probablement haussier, avec des phases de décalage importantes;
  • des niveaux élevés (30 et plus) traduisent un marché très fortement volatil, voire en crise.

On peut légitimement se demander pour quelle raison on quantifie le risque. La réponse est simple : plus la volatilité d’un titre est forte, plus l’expectative de gain est importante (tout comme le risque de perte d’ailleurs!).

En consultant diverses publications (ex. le guide INfinance au www.infinance.fr), on apprend que, la valeur du VIX moyenne avoisine le niveau 19, mais qu’elle a dépassé le seuil de 35 à plusieurs reprises depuis sa création.

Valeur de l’indice Mois et année Événement
60 Octobre 1998 Crise de la dette russe (effondrement des marchés monétaire et financier)
58 Septembre 2001 Attentats terroristes aux tours jumelles du World Trade Center, au Pentagone, etc.
58 De juillet à septembre 2002 Scandales financiers (Enron, Worldcom, etc.)
90 Septembre 2008 Faillite de Lehman Brothers
79 Octobre 2008 Crise des prêts hypothécaires à haut risque (subprimes)
51 Août 2015 Recul de la Bourse chinoise et effondrement des indices asiatiques et européens

Nous ne répéterons jamais assez qu’il est primordial de garder la tête froide et de ne pas céder à la panique que provoquent des mouvements boursiers importants que des médias qualifient de « bain de sang » ou de « saignée ». En pareilles circonstances, tant les investisseurs que les médias ont intérêt à retenir et à suivre le conseil publié sur Twitter le 24 août par M. Richard Thaler, théoricien de la finance comportementale à l’Université de Chicago : « Inhale, exhale. Repeat. Then watch ESPN ». Traduction libre : « Inspirez, expirez. Répétez. Ensuite, regardez RDS ».

À bon lecteur, salut!

NOTE : Compte tenu des délais entre la rédaction et la publication de cet article, il se pourrait que d’autres mouvements importants se soient produits dans les marchés financiers depuis le 24 août 2015.

Plusieurs professionnels de la santé ont incorporé leur pratique et ont créé une société par actions (SPA). Les deux paliers de gouvernement ont annoncé, dans leurs budgets respectifs de 2015, des modifications au traitement fiscal des revenus annuels gagnés par une SPA. Voici un aperçu de ces modifications.

Impôt du Québec

Le taux d’imposition d’une société par actions privée est habituellement de 8 % pour la première tranche de 500 000 $ de revenus annuels actifs. Pour les revenus qui dépassent ce seuil, le taux d’imposition est fixé à 11,9 %.

D’abord, on ajoute des critères supplémentaires pour avoir accès au taux de 8 %. Ainsi, ce taux sera éventuellement appliqué exclusivement aux sociétés par actions privées suivantes :

  • une société par actions qui emploie pendant toute l’année plus de trois personnes à temps plein ;
    ou
  • une société dont les activités sont du secteur primaire, manufacturier ou de la fabrication et de la transformation (ce qui exclut notamment les entreprises de services).

Les SPA de médecins devront donc se qualifier pour avoir droit au taux de 8 %. Ces nouveaux critères s’appliqueront aux années d’imposition qui commenceront après le 31 décembre 2016.

Par la suite, le taux de 11,9 % sera progressivement réduit de 2017 à 2020, pour atteindre 11,5 %.

Impôt du Canada

Le taux d’imposition des sociétés, pour la première tranche de 500 000 $ de revenus annuels actifs, est actuellement de 11 %. Ce dernier sera abaissé graduellement à 9 % de 2016 à 2019. De plus, le facteur de majoration et le taux du crédit d’impôt pour dividende seront rajustés en parallèle.

Au total

Le tableau 1 présente un résumé des répercussions fiscales de ces changements.

Fonds-10-2015-01

Le taux d’imposition maximal représente le taux d’imposition maximal applicable au particulier sur le dividende (non déterminé).

Le taux combiné illustre à la fois l’imposition des revenus de la SPA et l’impôt que l’actionnaire versera sur le dividende reçu. Ce dernier taux représente donc le fardeau fiscal total maximal sur le revenu des dividendes.

On remarque, dans ce tableau, que le taux combiné maximal oscillera entre 51,22 % (en 2016) et 50,76 % (en 2019). Il s’agit donc d’un taux d’imposition combiné maximal légèrement supérieur au taux d’imposition maximal applicable à un particulier (actuellement 49,97 %).

On notera, enfin, et c’est possiblement là que le bât blesse, qu’à partir de 2017, sauf exception, seules les SPA qui emploient plus de trois personnes à plein temps seront admissibles au taux de 8 % au Québec. Pour les autres, verser des dividendes pourrait, dans certains cas, s’avérer moins avantageux qu’une rémunération mixte (salaire et dividendes).

Le tableau II présente ces mêmes taux pour une société qui ne serait pas admissible au taux réduit au Québec à compter de 2017.

Fonds-10-2015-02

On notera que ces taux seront applicables après 2016. Aux fins de notre exemple, nous avons supposé que le traitement fiscal du particulier (taux d’imposition personnel) demeurerait inchangé. Considérant ces hypothèses, le taux combiné reste substantiellement supérieur au taux d’imposition maximal applicable à un particulier (actuellement 49,97 %).

En conclusion

En conclusion, l’application de ces nouvelles règles fera en sorte que les professionnels ayant incorporé leur pratique auraient avantage à réviser leur planification fiscale, notamment en ce qui concerne le choix de se verser un salaire ou des dividendes.

Le budget déposé le 21 avril dernier par le ministre des Finances du Canada comportait des éléments intéressants sur le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et le fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Ces éléments ont été également adoptés en juin par le ministre des Finances du Québec. En voici une brève description.

Compte d’épargne libre d’impôt

Augmentation du plafond des cotisations maximales annuelles

L’Agence du revenu du Canada définit cet outil financier créé en 2009 comme « un instrument d’épargne enregistré, souple et d’usage général, qui permet aux Canadiennes et aux Canadiens de gagner un revenu de placement libre d’impôt afin de combler plus facilement leurs besoins d’épargne tout au long de leur vie ».

Contrairement à une croyance erronée découlant de son appellation, le CELI n’est pas obligatoirement un compte bancaire. Il peut prendre la forme d’un portefeuille de placements constitué, par exemple, de dépôts à terme, de fonds communs de placement ou de titres individuels (comme des actions et des obligations). Ses principales modalités se résument ainsi :

  • Tout résident canadien de 18 ans et plus peut y cotiser.
  • Les sommes qui y sont versées ne sont pas déductibles du revenu.
  • Le revenu de placement obtenu n’est pas imposé.
  • Les sommes retirées ne sont pas imposées.
  • Les droits de cotisation inutilisés des années antérieures sont reportés aux années futures et s’accumulent.
  • Le montant complet des retraits peut être remis dans le CELI dans des années suivant le retrait.
  • Au moment du décès, l’actif détenu dans un CELI peut être transféré à l’époux ou au conjoint de fait.

Le budget fédéral de 2015 a haussé de 5500 $ à 10 000 $ (sans indexation) la cotisation maximale annuelle. Cette bonification ne touche pas le report des droits de cotisation inutilisés des années antérieures (tableau I).

Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR)

Diminution des taux de retraits minimaux annuels obligatoires

Le FERR est en quelque sorte le prolongement du régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Alors que ce dernier permet d’épargner en vue de la retraite, le FERR, lui, sert à retirer un revenu pendant la retraite. En pratique, le FERR est un plan d’investissement destiné à produire un revenu viager qui doit être établi au plus tard à la fin de l’année où le détenteur d’un REER atteint 71 ans. Un REER peut cependant être converti en FERR à n’importe quel moment avant cette date.

Le détenteur d’un FERR doit obligatoirement retirer un montant minimal chaque année (tableau II), qui vient s’ajouter à ses autres revenus et est imposable. Le montant du retrait minimal obligatoire annuel est établi selon un pourcentage de la valeur du FERR et l’âge du détenteur (ou de son conjoint, si ce dernier est plus jeune).

Le budget fédéral de 2015 a proposé de réduire les retraits minimaux obligatoires entre 71 et 94 ans, afin de permettre aux rentiers et aux rentières de conserver une plus grande partie de l’épargne destinée à leur procurer un revenu à un âge plus avancé, et donc de différer le paiement des impôts. Ces modifications, qui s’expliquent par l’augmentation de l’espérance de vie et des taux de rendement historiques faibles, s’appliquent à partir de 2015 (encadré).

Il existe une foule de sources d’information pertinentes, intéressantes et sûres sur l’épargne. Parmi celles-ci, l’Agence de consommation en matière financière du Canada (ACMFC) rappelle à juste titre qu’en plus d’aider à atteindre des objectifs importants, l’épargne apporte une sécurité, assure une possibilité de choisir et entraîne des économies d’argent.

Le site Internet de l’Agence (www.fcac-acfc.gc.ca) comporte une section (Le pourquoi et le comment de l’épargne) qui aborde des sujets comme les raisons et les façons d’épargner, le calcul et les règles de l’épargne, l’utilisation de l’argent épargné, etc. Toutes les raisons sont bonnes pour le consulter. //

Dans ce second et dernier article sur les programmes d’assouplissement quantitatif, nous complétons le tour de la question en survolant les approches de banques centrales des continents nord-américain, asiatique et européen.

Depuis 2008, les programmes d’assouplissement quantitatif de la Fed (la banque centrale des États-Unis) ont totalisé quelque 4 000 milliards de dollars et ont permis entre autres de reconstruire la base de capitaux des établissements de dépôts américains. Tombée à 2 milliards de dollars seulement en septembre 2008, cette base est estimée aujourd’hui à 2 400 milliards, soit une augmentation spectaculaire de 1 100 %.

Le cas japonais

La Fed n’a rien inventé, en 2008, en mettant sur pied son programme d’assouplissement quantitatif. La Banque du Japon (Nippon Ginko) en avait déjà instauré un premier, en 2001, dans le but de relancer l’économie nippone qui venait de traverser dix pénibles années de stagnation.

De 2001 à 2006, la banque centrale du Japon a ainsi procédé au rachat d’obligations de son gouvernement. Toute­fois, elle ne l’a pas fait de façon continue et soutenue, ce qui n’a pas permis d’empêcher la déflation, c’est-à-dire la baisse des prix qui a entraîné à son tour un ralentissement de l’activité économique.

Au terme de près de quinze années de déflation, la Banque du Japon a réintroduit un programme d’assouplissement quantitatif en 2013 et a annoncé le rachat d’obligations d’État à raison de 600 milliards de dollars américains par année, y compris le rachat de fonds cotés en bourse et de fonds communs immobiliers.

Ce programme a permis de réanimer la croissance économique pendant une courte période, mais l’économie japonaise est retombée en récession au quatrième trimestre de 2014.

L’Europe se lance à son tour

Outre le Japon et les États-Unis, l’Angleterre a aussi bénéficié de la médecine de l’assouplissement quantitatif, mais à doses homéopathiques. En 2009, en 2011 et en 2012, la Banque d’Angleterre (Bank of England) a procédé à des rachats ciblés de titres de dette pour soulager le système bancaire. On ne parle pas ici de programmes mis en branle à grande échelle ni sur une longue période. C’est par contre ce que vient tout juste d’annoncer la Banque centrale européenne (BCE) qui a décidé, en janvier 2015, de lancer un programme de rachats massifs de dettes du secteur public au sein des dix-neuf pays membres de la zone euro.

Les rachats d’obligations gouvernementales prévus par ce programme d’assouplissement quantitatif ont commencé officiellement le 9 mars dernier. Ils devraient atteindre une moyenne de 60 milliards d’euros par mois sur une période qui en compte dix-neuf, l’objectif maximal étant de 1 140 milliards d’euros.

Malgré un taux directeur ramené à 0,5 %, la zone euro est aux prises avec une économie stagnante et doit faire face à un danger de déflation, le niveau général des prix ayant reculé de 0,2 % en décembre dernier. C’est dans cette optique que la BCE a décidé de mettre en œuvre à son tour le programme qui a permis à l’économie américaine de retrouver du tonus.

Contrairement aux États-Unis toutefois, la BCE n’est responsable que du cinquième des rachats de titres de dettes prévus. Les 80 % restants seront réalisés et pris en charge par les banques centrales des dix-neuf pays de la zone euro.

Le programme de la BCE donne des résultats rapides, puisque l’afflux de capitaux déjà anticipé dans le système financier européen a permis à la monnaie européenne de se dévaloriser par rapport au dollar américain. L’euro, qui s’échangeait à 1,30 $ US il y a un an, est tombé sous la barre des 1,10 $ US au début du mois de mars, permettant ainsi aux entreprises exportatrices européennes de retrouver des avantages concurrentiels perdus depuis longtemps.

De son côté, l’Allemagne s’est toujours opposée à l’adoption d’un programme d’assouplissement quantitatif. À ses yeux, la BCE n’a pas le droit de financer les déficits de ses États membres, tel que le stipule le Traité de Lisbonne à la base de la création de la zone euro.

L’avenir nous dira si la BCE a pris la bonne décision, mais tous souhaitent que l’Europe renoue au plus vite avec la croissance économique.

Depuis la crise financière et la grande récession de 2008-2009, on a beaucoup parlé des programmes d’assouplissement quantitatif que les banques centrales de plusieurs grandes puissances mondiales ont mis en place dans le but de relancer la machine économique de leurs pays respectifs. En quoi consistent ces programmes ? À quoi servent-ils exactement et quels résultats ont-ils donnés à ce jour ? Voici un bref retour sur une mesure ayant pour but de relancer la croissance économique de façon durable.

À l’automne 2008, en plein cœur de la crise financière, les citoyens nord-américains entendent pour la première fois parler d’assouplissement quantitatif (quantitative easing), lorsque le président de la banque centrale des États-Unis, aussi appelée Réserve fédérale américaine ou Fed, M. Ben Bernanke, annonce qu’il mettra en branle des programmes d’achat d’actifs à grande échelle.

Rappelons les faits et le contexte. En mars 2008, la banque Bear Stearns fait faillite. Elle entraîne dans son sillage, en septembre 2008, la banque d’affaires Lehman Brothers, quatrième banque d’investissement en importance aux États-Unis, qui fait également faillite en raison de sa trop grande exposition aux titres hypothécaires à risque (subprimes) ayant fait l’objet de défauts de paiement massifs dans la foulée de la crise immobilière américaine de 2007.

Deux jours après l’effondrement de Lehman Brothers, c’est le géant Merrill Lynch, la plus grande banque d’affaires américaine, qui risque à son tour de s’écrouler, avant d’être racheté par la Bank of America.

On se rend alors compte que le système financier international est soudainement fragilisé par la récession qui frappe l’économie des pays industrialisés.

Beaucoup de grandes banques n’ont pas les capitaux suffisants pour couvrir les risques associés à leurs portefeuilles de prêts. C’est le cas notamment de la banque Barclays de Londres, de la Royal Bank of Scotland et de la Société Générale de France.

En novembre 2008, le président de la Fed lance son premier programme d’assouplissement quantitatif afin de soulager les établissements financiers américains d’une partie de leur fardeau, en leur rachetant pour 600 G $ de titres hypothécaires. Il sauve alors de la faillite les agences hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac.

Pour faire face à la récession et stimuler l’activité économique, la Fed a déjà ramené son taux directeur* à son seuil minimal, soit entre 0 % et 0,25 %, afin d’inciter les consommateurs et les entreprises américaines à réinvestir.

En facilitant l’accès au crédit, la Fed espère relancer l’activité économique. Mais rien n’y fait ! Les banques n’ont pas les fonds disponibles et ne veulent ni ne peuvent alourdir leur passif.

En plus de maintenir les taux d’intérêt à leur minimum, la Fed poursuit son initiative d’assouplissement quantitatif et procède, en mars 2009, au rachat de 300 G $ d’obligations du Trésor, de 750 G $ additionnels de dettes hypothécaires et de 100 G $ de dettes bancaires. Le but de l’opération est toujours le même, soit redonner des capitaux aux banques pour qu’elles puissent les mettre à la disposition de leurs clients et relancer par le fait même l’activité économique.

La reprise étant toujours hésitante, la Fed reconduit, en 2010 et en 2012, deux nouveaux programmes d’assouplissement quantitatif. Le premier prévoit le rachat de 600 G $ d’obligations du Trésor, et le second consiste à racheter chaque mois l’équivalent de 85 G $ de titres de dettes, soit 40 G $ de dettes hypothécaires et 45 G $ d’obligations à long terme.

En novembre 2014, après six années de rachats de titres de dettes, la Fed met fin à son programme d’assouplissement quantitatif, l’économie américaine montrant des signes de reprise forte et durable. En effet, il s’est créé en moyenne 300 000 nouveaux emplois par mois au cours des quinze mois précédents.

À cet égard, on peut affirmer que le programme américain d’assouplissement quantitatif a été un succès, d’autant plus que les faibles taux d’intérêt ont permis de redonner de la vigueur aux marchés boursiers américains qui ont régulièrement franchi, tout au long de 2014, de nouveaux sommets historiques.

Suite dans le prochain numéro.

Vous ne vous sentez peut-être pas concerné par cet article et vous vous demandez sans doute pourquoi vous devriez vous informer sur ce type d’impôt à payer alors que vous n’êtes ni citoyen américain, ni détenteur d’une carte verte, ni même résident des États-Unis ?

La raison en est fort simple. Il se peut que votre succession ait des impôts à payer en vertu des droits successoraux américains du fait que vous déteniez, à votre décès, des biens situés aux États-Unis, le tout sans égard à votre statut de citoyen ou de résident au moment de votre décès. Il est donc essentiel de mieux connaître ce possible fardeau fiscal puisqu’il n’y a pas d’équivalent au Canada.

Les résidents canadiens sont visés par la disposition présumée de leurs biens de source mondiale l’instant avant leur décès en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu du Canada. Ainsi, cette disposition présumée entraînera un fardeau fiscal dans la mesure où la valeur marchande des biens est supérieure à leur coût.

Les droits successoraux américains, quant à eux, ne se calculent pas sur la plus-value accumulée, mais plutôt sur la valeur marchande des biens américains détenus par une personne à son décès.

Il est donc possible que le même bien (par exemple, un condo en Floride) donne lieu à un gain en capital imposable au Canada à la suite de la disposition présumée et des droits successoraux américains. Par contre, la convention fiscale entre les deux pays a pour but d’éviter la double imposition grâce aux crédits d’impôt obtenus au Canada. Revenu Québec n’accorde toutefois aucun crédit d’impôt étranger pour les droits successoraux américains.

Calcul des droits successoraux

La détermination des droits successoraux américains se fait selon des taux progressifs variant de 18 % à 40 %.

Biens visés

  • Immeubles situés aux États-Unis
  • Titres américains (actions, obligations), même dans les REER ou les FERR
  • Produits d’assurance vie
  • Fonds communs de placement américains

Biens exclus

  • Fonds communs de placement canadiens contenant des titres américains
  • Titres étrangers cotés à une Bourse américaine (ADR)
  • Liquidités personnelles dans une banque américaine

Crédit unifié

Les citoyens et les résidents américains peuvent réclamer un crédit unifié de 2 117 800 $ US en 2015, applicable à l’encontre des droits successoraux, ce qui permet d’éviter tout fardeau fiscal tant que la valeur de leur succession n’excède pas 5 430 000 $ US.

Les Canadiens qui ne sont pas résidents américains peuvent aussi, en vertu de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, profiter du crédit unifié au prorata du pourcentage de la valeur des biens américains de leur succession par rapport à la valeur de leur succession ailleurs dans le monde. Par exemple, une succession comptant 10 % de ses biens aux États-Unis pourra obtenir 211 780 $ US de crédit unifié.

Convention fiscale Canada/États-Unis

Un crédit de 13 000 $ US est accordé aux citoyens qui ne sont pas résidents américains, ce qui correspond à une exonération d’impôt de 60 000 $ US.

Formulaires fiscaux américains

Les formulaires 706-NA et 8833 doivent être produits aux États-Unis par les non-résidents à la suite du décès, même si aucun impôt n’est dû.

Différentes stratégies pour réduire les droits successoraux américains

Il existe plusieurs stratégies fiscales à mettre en place pour éviter l’application des droits successoraux américains au décès, dont certaines sont plus complexes et plus coûteuses que d’autres. Ces stratégies doivent être envisagées lorsque les exemptions ne sont pas suffisantes. Le choix optimal dépendra de plusieurs facteurs. S’agit-il d’un bien à usage personnel, d’un bien locatif ou d’un bien utilisé dans une entreprise ? S’agit-il d’un bien déjà détenu ou d’un bien à acquérir ? Le bien a-t-il accumulé une plus-value depuis son acquisition ? Le bien est-il légué au conjoint ? Le bien fera-t-il l’objet d’un financement externe ?

Certaines stratégies fiscales plus fréquentes

  • Utilisation d’une fiducie, d’une société par actions ou d’une société de personnes pour la détention du bien assujetti.
  • Détention du bien par plusieurs propriétaires.
  • Souscription à une police d’assurance vie afin de couvrir les droits successoraux, par l’entremise d’une fiducie ou non.
  • Prêt hypothécaire américain à recours limité.

Conclusion

Le simple fait de détenir des biens aux États-Unis ne signifie pas automatiquement que des impôts américains devront être payés à votre décès. Il faut toutefois effectuer des calculs afin de vérifier l’ampleur possible des droits successoraux et, le cas échéant, mettre en place une stratégie visant à les réduire, voire à les éviter.

Vous aurez besoin de l’aide d’un spécialiste pour avoir l’heure juste à ce sujet.

 

 

À la suite de plusieurs crises, la Réserve fédérale américaine (Federal Reserve System ou Fed) a été créée en décembre 1913 en vertu du Federal Reserve Act (connu aussi sous le nom de Owen-Glass Act).

En 1791, le gouvernement américain avait créé la First Bank of the United States, à qui il avait confié la responsabilité d’émettre la nouvelle monnaie américaine et de réguler le crédit. En 1816, à la suite de la seconde guerre d’indépendance (guerre anglo-américaine), la banque a été remplacée par la Second Bank of the United States dans le but de mettre fin à une inflation effrénée. En 1830, le président Andrew Jackson, hostile aux banquiers, l’a dissoute.

Le système monétaire américain consistait alors en un troc entre les monnaies des banques nationales des États de l’Union, les greenpapers, qui échappaient à toute régulation fédérale. Le système est devenu anarchique, mais est néanmoins demeuré fonctionnel jusqu’aux années 1900, la banque de John Pierpont Morgan assurant en pratique le rôle de prêteur en dernier ressort.

En 1907, le marché boursier s’effondrait brusquement, perdant près de 50 % de la valeur maximale atteinte l’année précédente en pleine période de récession. Les innombrables retraits de fonds des banques et des sociétés fiduciaires qui s’ensuivirent provoquèrent une panique bancaire qui se propagea à l’ensemble du pays.

Le débat sur l’opportunité d’une banque centrale fut relancé. Le Congrès mit sur pied la National Monetary Commission, présidée par le sénateur républicain Nelson Aldrich, chargée d’étudier une possible réforme bancaire et monétaire. Les travaux de la Commission débouchèrent sur le Federal Reserve Bank Act qui fut promulgué le 29 décembre 1913 par le président Thomas Woodrow Wilson.

Cette loi a été modifiée en 1978 par le Humphrey-Hawkins Full Employment Act qui a fixé trois objectifs à la politique monétaire, soit le plein emploi, la stabilité des prix et des taux d’intérêt à long terme modérés. Les deux premiers constituent le « double objectif » ou « double mandat » de la Fed. Son rôle a évolué depuis, et son indépendance a été renforcée au cours de la période d’instabilité monétaire qui a caractérisé la décennie 1975-1985.

En plus de la politique monétaire, la Fed est maintenant chargée de superviser et de réguler le système bancaire, d’assurer la stabilité du système financier et d’offrir des prestations financières aux organismes de dépôt, au gouvernement fédéral ainsi qu’aux établissements financiers étrangers. De plus, elles ausculte l’économie américaine et publie de nombreux rapports, dont le Rapport de conjoncture de la Réserve fédérale (Summary of Commentary on Current Economic Conditions by Federal Reserve District). Publié huit fois par année, ce « livre beige » compile et classe les informations qualitatives sur l’état de l’économie recueillies par chaque district de la Réserve fédérale américaine.

En effet, en plus de son conseil des gouverneurs (Board of Governors) qui est situé à Washington, la Fed compte douze banques régionales (Regional Federal Reserve Bank) situées dans les villes les plus importantes des États-Unis, soit New York, San Francisco, Chicago, Richmond, Atlanta, Boston, Dallas, Cleveland, Philadelphie, Kansas City, Saint-Louis, Minneapolis. Ces banques ne peuvent ni vendre ni échanger leurs parts.

Quant aux sept membres qui forment le conseil des gouverneurs (dont le président et le vice-président), ils sont nommés par le président des États-Unis et approuvés par le Sénat pour un mandat de quatorze ans non renouvelable, à l’exception du président dont le mandat de quatre ans est renouvelable (sans aucune limite). Pour la première fois depuis la création de la Fed, la présidence est assumée depuis le 31 janvier 2014 par une femme, Mme Janet Yellen.

Outre sa structure unique au monde pour une institution de cette nature, la Fed est indépendante des autres institutions politiques américaines. Ses décisions ne sont pas assujetties à l’autorisation du président américain. Par ailleurs, son budget n’est pas attribué par le Congrès, qui exerce par contre un droit de surveillance (congressional oversight). Le gouvernement nomme les hauts fonctionnaires de la banque et détermine leur rémunération. Les sources de financement de la Fed sont : 1) les intérêts des emprunts publics auxquels elle souscrit sur les marchés, 2) les commissions perçues pour ses prestations aux banques de dépôt et 3) les intérêts sur les changes de monnaies étrangères.

La politique monétaire est mise en œuvre à la suite des réunions du Federal Open Market Committee (FOMC), le comité sur la politique monétaire qui veille à la réglementation et au contrôle des taux d’intérêt et auquel siègent les membres du conseil des gouverneurs, le président de la Federal Reserve Bank de New York et, en alternance, quatre autres gouverneurs des districts de la Réserve fédérale. Le FOMC se réunit huit fois l’an. Les réunions du début et du milieu d’année revêtent une grande importance, car on y discute du rapport sur la politique monétaire américaine, le Monetary Policy Report to the Congress, que le président du conseil des gouverneurs présente au Congrès.

En maniant les taux d’intérêt et en influant sur la valeur du dollar américain, la Fed exerce une influence considérable sur l’économie mondiale et sur l’ensemble des marchés financiers de la planète. Et parce que cette situation n’est pas près de changer, il est important, voire primordial, de surveiller les diverses actions prises par la Fed.

Les relations entre les contribuables et les autorités fiscales sont souvent considérées comme un mal nécessaire. Nous tenterons donc de clarifier les différents canaux de communication possibles afin de permettre l’exercice des droits dans un climat de respect mutuel.

Étape 1 – Avis de cotisation

Un avis de cotisation vous est envoyé annuellement après la vérification de vos déclarations de revenus personnelles fédérale et provinciale par l’Agence du revenu du Canada (ARC) et Revenu Québec, respectivement.

Étape 2 – Avis de nouvelle cotisation

Il ne faut pas interpréter les avis de nouvelle cotisation comme définitifs, car les autorités fiscales ont la possibilité d’en émettre jusqu’à trois ans après la date de mise à la poste du premier avis. Ce délai peut être plus long s’il y a eu une cotisation corrélative émanant de l’autre palier de gouvernement. Dans certains cas, la période de nouvelle cotisation peut même atteindre plus de vingt ans lorsque des reports de pertes sont utilisés. Les raisons pouvant justifier un avis de nouvelle cotisation sont principalement l’omission de renseignements et les erreurs.

Il n’y a toutefois aucune période de prescription pour l’émission d’avis de nouvelle cotisation dans les cas de négligence ou d’omission volontaire d’information de la part du contribuable.

Étape 3 – Avis d’opposition

Il n’y a pas lieu de céder à la panique si vous recevez un avis de nouvelle cotisation. En effet, vous pouvez envoyer un avis d’opposition dans lequel vous indiquez les faits et motifs liés à l’élément déclencheur justifiant votre opposition. Le délai est soit de quatre-vingt-dix jours après la date de mise à la poste de l’avis de cotisation, soit de douze mois après la date limite de production de la déclaration de revenus de l’année visée, la plus tardive de ces deux dates étant à retenir.

Un contribuable ayant envoyé un avis d’opposition n’est pas tenu de payer les impôts, intérêts et pénalités faisant l’objet du litige et peut même en obtenir le remboursement (avec intérêts) s’il les a déjà payés et qu’il a finalement gain de cause. Le paiement immédiat va permettre aux intérêts de cesser de courir si finalement vous n’avez pas gain de cause.

Étape 4 – Appel à la Cour canadienne de l’impôt (Cour du Québec)

Le contribuable pourra aller en appel, en précisant par écrit les faits et motifs (par la poste, en personne, par télécopieur ou en ligne), à la Cour canadienne de l’impôt (Cour du Québec) dans les délais maximaux suivants :

  • quatre-vingt-dix jours après la date de mise à la poste d’une confirmation de la cotisation ; ou
  • quatre-vingt-dix jours après la date de mise à la poste d’un avis de nouvelle cotisation indiquant le maintien de la position initiale des autorités fiscales ; ou
  • quatre-vingt-dix jours après la date de mise à la poste de son avis d’opposition, s’il est sans nouvelles des autorités fiscales depuis.

Un contribuable n’ayant pas donné suite à l’avis de cotisation reçu, dans les délais prescrits, peut quand même demander une prorogation du délai, qui pourra être accordée dans certaines circonstances particulières.

Le contribuable peut choisir une procédure informelle si l’impôt fédéral et les pénalités n’excèdent pas 25 000 $ par année d’imposition, si le montant de la perte en cause n’excède pas 50 000 $ par année d’imposition ou si le litige ne porte que sur des intérêts ou des pénalités. Il pourra alors plaider sa cause lui-même ou être représenté. Les jugements rendus sont toutefois définitifs et sans appel. La Cour doit répondre dans les soixante jours de la transmission de l’appel, entendre l’appel dans les 180 jours suivant la réponse et rendre sa décision au plus tard quatre-vingt-dix jours après la fin de l’audience.

L’équivalent au provincial est un appel sommaire à la Cour du Québec (Division des petites créances) dans le cas d’une réduction du revenu ou d’un revenu imposable n’excédant pas 15 000 $, d’une demande de réduction d’impôt de 4 000 $ et moins ou lorsque le litige ne porte que sur des intérêts ou des pénalités d’au plus 1 500 $. Un formulaire prescrit et des frais de 35 $ sont nécessaires à ce recours.

Un appel selon la procédure générale au fédéral se déroule en fonction de toutes les règles judiciaires habituelles. Le contribuable peut plaider sa cause lui-même ou être représenté par un avocat. Les droits de dépôt sont d’au moins 250 $. L’équivalent au provincial est un appel à la Cour du Québec (Chambre civile). Les frais sont de 90 $.

Étape 5 – Appel à la Cour d’appel fédérale ou à la Cour d’appel du Québec

Les décisions rendues dans le cas d’une procédure générale peuvent être portées en appel auprès de la Cour d’appel fédérale ou de la Cour d’appel du Québec dans les trente jours suivants.

Étape 6 – Appel à la Cour suprême du Canada

Le dernier recours sera la Cour suprême du Canada, autant pour l’Agence du revenu du Canada que pour Revenu Québec. La Cour suprême peut accepter d’entendre une cause à la suite d’un appel dans les soixante jours du jugement de la Cour d’appel fédérale.

Le soutien d’un professionnel de la fiscalité est fortement recommandé aux différentes étapes afin de vous assurer de vos droits.