/  30 juin 2025

Survol des marchés financiers | Fiera Capital – Juin 2025

Contexte économique

Le deuxième trimestre de 2025 s’est déroulé sous le signe de l’incertitude. La guerre commerciale s’est intensifiée en début de trimestre lorsque les États-Unis ont imposé des tarifs douaniers à tous leurs partenaires, dont la Chine. Cette dernière a rétorqué par des mesures similaires. Par la suite, le président Trump a souvent retardé l’application de ces mesures ou accordé des exemptions à certains pays ou types de produits, ce qui a entretenu l’incertitude. Ce climat d’instabilité a freiné les investissements des entreprises, aussi bien aux États-Unis qu’à l’échelle mondiale.

Aux États-Unis, plusieurs indicateurs laissaient présager une période de stagflation. Selon l’Institute for Supply Management, l’activité des entreprises a ralenti en mai. Pour la première fois depuis un an, le secteur des services a accusé une baisse, en raison de la faiblesse de la demande. Pour sa part, le secteur manufacturier a continué de se contracter. Toutefois, en fin de trimestre, l’atténuation des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine semble avoir favorisé une reprise des échanges commerciaux et des réservations pour le transport transpacifique.

Fin avril, les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement dirigé par Mark Carney. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, il a notamment été choisi en raison de sa capacité présumée à tenir tête au président Trump. Un autre défi consistera à établir davantage de partenariats afin de diversifier les échanges commerciaux avec d’autres pays. En outre, les menaces de Trump au sujet de l’annexion possible du Canada ont provoqué un mouvement important de défense de la souveraineté canadienne et un regain de l’achat local et des investissements à l’intérieur de nos frontières. Alors qu’en début d’année l’économie canadienne a bénéficié d’une forte hausse des exportations causée par l’anticipation des hausses de tarifs douaniers, cette croissance s’annonce plus modeste au deuxième trimestre. Les mesures tarifaires ont contribué à la détérioration de la confiance des ménages et des entreprises, ce qui a incité la Banque du Canada à laisser son taux directeur inchangé.

Les politiques commerciales du président Trump ont eu une incidence importante sur l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) et l’OCDE ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2025. Les révisions les plus marquées concernent notamment les États-Unis et la Chine. L’Europe, en revanche, semble s’en sortir relativement mieux : ces derniers mois, la zone euro a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux de chômage demeure relativement bas et le taux d’inflation est revenu à la cible de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui lui a permis de prolonger la baisse de ses taux directeurs. La guerre commerciale pourrait affecter la croissance européenne au cours des prochains trimestres. À plus long terme, l’accélération des dépenses militaires pourrait toutefois insuffler une nouvelle impulsion à l’économie de la zone euro.

L’économie chinoise avait connu un début d’année particulièrement robuste en raison du devancement de nombreuses commandes vers les États-Unis. La tendance s’est toutefois inversée au deuxième trimestre. Dans le contexte actuel, les économistes s’accordent généralement à prévoir un ralentissement de la croissance chinoise, qui passerait de 5,2 % en 2024 à 4,3 % en 2025.

La situation géopolitique mondiale s’est encore détériorée au deuxième trimestre. En Ukraine comme à Gaza, les efforts diplomatiques ont échoué et les attaques destructrices se sont poursuivies. En juin, l’armée israélienne, appuyée par les États-Unis, a attaqué les installations nucléaires iraniennes dans le but d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires. Cela a contribué à la volatilité du prix du pétrole. Ainsi, le baril de pétrole s’est négocié entre 60 $ US et 65 $ US pendant la majorité du trimestre, grimpant brièvement à 75 $ US du 18 au 20 juin, suite au bombardement de l’Iran par les Américains.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

Au cours du deuxième trimestre, la Banque du Canada s’est réunie à deux reprises. Chaque fois, notre banque centrale s’est montrée prudente, en tenant compte des répercussions possibles de la guerre tarifaire menée par les États-Unis sur les prix des biens importés au Canada. C’est pourquoi, malgré les perspectives de ralentissement de notre économie, elle a préféré laisser le taux directeur inchangé et reporter la prochaine baisse de taux.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a également opté pour le statu quo en maintenant son taux directeur inchangé. En juin, son président, Jerome Powell, a déclaré que « les politiques commerciales, migratoires, budgétaires et réglementaires continuent d’évoluer, et leurs répercussions sur l’économie demeurent incertaines. » Il a également ajouté que les politiques tarifaires annoncées devraient faire augmenter l’inflation et ralentir l’activité économique. Toutefois, les responsables de la Fed prévoient généralement deux baisses de taux d’ici la fin de l’année 2025.

En Europe, la Banque centrale européenne a réduit son taux directeur à deux reprises pour une baisse totale de 0,50 %. Quant à la Banque d’Angleterre, elle a abaissé son taux de 0,25 % en mai, avant de le maintenir inchangé en juin. Dans l’ensemble, les indicateurs d’inflation du continent européen semblent satisfaire les autorités monétaires.

Les taux obligataires canadiens ont augmenté en début de trimestre. Les obligations du Canada à échéance de 10 ans se sont généralement négociées entre 3,10 % et 3,35 %. En juin, le rendement a grimpé à environ 3,40 %, avant de redescendre par la suite. En fin de trimestre, leur rendement était plus près de 3,30 %. Aux États-Unis, le rendement des obligations du Trésor à échéance de 10 ans a également augmenté. Deux facteurs ont influencé la valeur de ces titres phares. Dans un premier temps, des rumeurs voulant que certains pays vendent leurs obligations américaines en guise de représailles aux tarifs douaniers ont fait bondir les rendements. Puis, en mai, le dépôt d’un vaste projet de loi appelé le « One Big Beautiful Bill Act », qui inclut à la fois des baisses d’impôt et des augmentations de dépenses, a été mal

accueilli par les marchés. Ce projet de loi risque de faire augmenter le déficit budgétaire américain. En conséquence, les taux des obligations de 10 ans ont grimpé jusqu’à 4,60 %. Ensuite, les rendements sont progressivement redescendus pour terminer le trimestre près du niveau du début du trimestre.

Durant le deuxième trimestre de 2025, le dollar canadien s’est fortement amélioré face au dollar américain. Au début du trimestre, il se négociait à 0,70 $ US. Il s’est progressivement redressé pour terminer juin près de 0,73 $ US. Même si le dollar américain s’est affaibli contre une majorité de devises, l’élection du gouvernement Carney et la résilience des acteurs économiques canadiens semblent avoir contribué au rebond du dollar canadien.

Marchés boursiers

Les marchés boursiers ont connu un trimestre mouvementé. Le 2 avril, journée baptisée par le président Trump « jour de la libération », les États-Unis ont annoncé des droits de douane établis en fonction du déficit commercial américain à l’égard de chacun de ses partenaires commerciaux. Pour cette raison, l’indice S&P 500 a chuté sous la barre de 5 000. Puis, le report ou le retrait de certains tarifs ainsi que les négociations avec divers pays partenaires ont ravivé les espoirs des investisseurs, et les marchés sont repartis à la hausse. De plus, il semble qu’une majorité d’entreprises souhaitent répercuter sur leurs clients les hausses de prix causés par la majoration des tarifs douaniers, leur permettant ainsi d’atténuer l’effet de l’inflation sur leurs bénéfices. Malgré les tensions géopolitiques et le climat d’incertitude qui domine, le marché boursier américain a terminé le trimestre proche d’un sommet historique.

Le marché boursier canadien a également connu un très bon trimestre, atteignant un nouveau sommet en juin. Le discours du trône prononcé par le roi Charles III en mai mettait en évidence la volonté du Canada d’investir et d’attirer des investissements étrangers. Le marché boursier canadien a bénéficié de la réaction positive des investisseurs face à l’attitude des dirigeants canadiens. À quelques jours de la fin du trimestre, pratiquement tous les secteurs boursiers affichaient des hausses pour le trimestre et pour le premier semestre de 2025.

Les actions canadiennes de petite capitalisation ont connu une trajectoire similaire et ont touché un sommet à la mi-juin. La hausse marquée du secteur des matériaux a soutenu cette forte progression des titres de ces sociétés.

Pour leur part, les marchés des pays émergents ont été durement affectés par les tarifs du 2 avril, mais ont, dans l’ensemble, progressivement effacé leurs pertes d’avril. La progression exceptionnelle du marché boursier indien est à souligner. Les investisseurs ont reconnu les perspectives intéressantes du marché indien, d’autant que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ont, de manière indirecte, joué en faveur de l’Inde.

À l’horizon

Le deuxième trimestre de 2025 semble être un bon indicateur de la tendance des 12 à 18 prochains mois. Les hausses de tarifs douaniers ne se sont pas totalement matérialisées. Certaines ont été reportées, d’autres ont servi de base de négociation pour la mise en place de termes d’échange dans le but de réduire le déficit commercial américain, une préoccupation majeure du président Trump.

Nous croyons toutefois qu’une portion des hausses tarifaires perdurera. Malgré l’allégement de certains droits de douane, le taux tarifaire appliqué par les États-Unis se situera à son plus haut niveau depuis près d’un siècle. Cela ne manquera pas d’avoir un effet sur l’inflation. Il est donc fort possible que le taux d’inflation s’éloigne de la cible de 2 % que plusieurs banques centrales avaient atteinte.

Néanmoins, du côté de la croissance, le mal est déjà fait. La forte détérioration du sentiment de confiance des consommateurs et des entreprises freinera l’activité économique. Ainsi, les ménages réduiront leurs dépenses discrétionnaires face à la perspective de hausses supplémentaires de prix. Ils demeureront inquiets concernant l’évolution de leur situation financière. Parallèlement les entreprises réduiront leurs plans d’investissement et d’embauche.

Compte tenu de la stabilité des prévisions à long terme de l’inflation, nous croyons que les banques centrales accorderont la priorité au soutien de l’économie et poursuivront donc le cycle de baisses des taux directeurs, en dépit de la hausse à court terme de l’inflation. Elles devront toutefois s’assurer de ne pas baisser les taux à un niveau trop bas, qui risquerait de trop stimuler la croissance et de raviver les pressions sur les prix.

Notre vision des prochains mois est un peu plus optimiste que le consensus. Nous croyons que la croissance de l’économie mondiale se maintiendra autour de 3 %. Le rythme de croissance de l’économie nord-américaine ralentira autour de 1,0 %. Les taux obligataires subiront une légère hausse. En conséquence, les portefeuilles d’obligations canadiennes pourraient afficher un rendement légèrement négatif.

Nous croyons que les bénéfices des entreprises seront sous pression. Leur baisse devrait causer un léger recul des cours boursiers. Les actions internationales et celles des marchés émergents risquent d’être davantage affectées.

Dans ce contexte, nous maintenons, dans les portefeuilles équilibrés qui le permettent, une exposition réduite aux obligations canadiennes ainsi qu’aux actions américaines et internationales. En contrepartie, notre exposition aux actions canadiennes est supérieure à la cible et nous conservons une portion importante du portefeuille en liquidités. Au sein des classes d’actif traditionnelles, les actions canadiennes offrent généralement un potentiel de rendement intéressant lors des périodes d’inflation.

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