/  31 décembre 2023

Survol des marchés financiers | Fiera Capital – Décembre 2023

Contexte économique

Au cours du quatrième trimestre de 2023, le ralentissement de l’économie mondiale s’est poursuivi. Le cycle de hausses des taux directeurs dans la majorité des pays continue d’affecter la croissance. Par conséquent, plusieurs économies ont basculé en récession. Les hausses de taux ont toutefois permis de réduire le taux d’inflation dans la plupart des économies de la planète. La variation annuelle des prix à la consommation est passée de 9,5 % en septembre 2022 à 5,7 % en novembre 2023.

L’économie américaine fait preuve d’une résilience impression-nante. D’ailleurs, elle semble faire bande à part. En effet, la vigueur du marché du travail conforte les consommateurs. Ces derniers sont moins affectés que prévu par la hausse des prix et la montée rapide des taux d’intérêt. Au cours de l’été, les États-Unis ont affiché la plus forte croissance du PIB depuis deux ans, soit 5,2 % en rythme annualisé. Craignant de nouvelles hausses de taux, les marchés boursiers ont donc entamé le trimestre en forte baisse. En novembre, la baisse du taux d’inflation à 3,1 % et la modération des données économiques ont renversé la tendance. Les investisseurs ont alors sonné la fin des hausses de taux et ont commencé à spéculer sur la possibilité de baisses rapides dès le premier trimestre de 2024. En conséquence, les taux obligataires ont connu une forte baisse et les indices boursiers ont rebondi.

Au Canada, la tendance à la baisse du PIB entamée à l’automne 2022 s’est poursuivie. Plusieurs économistes s’attendent à ce que le ralentissement fasse glisser l’économie canadienne en récession au début de 2024. Certaines provinces, dont le Québec, sont déjà en zone de contraction du PIB. Même si l’inflation, à 3,1 %, demeure légèrement au-dessus de la fourchette cible de la Banque du Canada, soit entre 1 % et 3 %, les investisseurs tablent sur une baisse de taux directeur dès le premier trimestre de 2024. Notons que le Canada se démarque des autres pays par la très forte croissance de sa population. Grâce à l’immigration, le Canada a connu en 2023 la plus importante croissance démographique en 65 ans. Cela a contribué à soutenir l’activité économique et le marché de l’habitation, et ce, en dépit des hausses de taux d’intérêt et de l’inflation.

Durant les derniers mois, la plupart des pays outre-mer ont connu des contractions de leur économie. En Europe, la contraction de l’économie est légère. On parle plutôt de stagnation. Cette situation est une conséquence directe des hausses de taux directeurs. En contrepartie, ces hausses ont porté fruit puisqu’on constate une diminution fulgurante de l’inflation. En un an, le taux d’inflation mesuré par l’indice des prix à la consommation est passé de 10,6 % à seulement 2,4 %.

La Chine, deuxième économie mondiale, continue d’être confrontée à des vents contraires. La faible confiance des consommateurs chinois, la baisse de la demande pour les exportations et les difficultés persistantes du secteur de l’immobilier minent la croissance. Bien que les indicateurs publiés durant le trimestre démontrent une certaine stabilité, peu de signes confirment une reprise significative. Le marché du logement manifeste une certaine faiblesse : la contraction de l’investissement immobilier s’est accentuée et les ventes de logements ont diminué. En 2024, les autorités chinoises devraient continuer à mettre en œuvre des mesures de relance graduelles et ciblées dans le but de soutenir une croissance modérée de l’économie.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont toutes les deux tenu deux rencontres au cours du quatrième trimestre. Leurs décisions furent similaires, soit de maintenir les taux directeurs.

Malgré la forte croissance de l’économie américaine au cours des mois d’été, la Fed a donc décidé de ne pas procéder à une hausse supplémentaire. En décembre, le président de la Fed, Jerome Powell, a affirmé que « nous sommes probablement au niveau ou proches du sommet cyclique ». Dans l’esprit des investisseurs, il venait confirmer que les taux devraient maintenant baisser. Comme les marchés anticipent toujours de telles déclarations, les taux obligataires ont commencé à baisser en novembre, soit un mois avant la décision de la Fed. Par ailleurs, la perspective d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine a causé un rétrécissement des écarts de taux des titres de sociétés.

Pour sa part, la Banque du Canada a adopté un discours beaucoup plus prudent. D’une part, elle estime que l’économie canadienne « n’est plus en situation excédentaire ». Cela est un point positif. Mais du même souffle, en décembre, la Banque affirmait qu’elle « reste préoccupée par les risques entourant les perspectives de l’inflation et reste prête à augmenter de nouveau les taux d’intérêt si nécessaire ».

Les investisseurs ont fait fi de ces mises en garde. Si, au cours de l’été 2023, ils craignaient que les taux demeurent « plus haut, plus longtemps », ils sont maintenant convaincus que les taux seront « plus bas et plus tôt ». En conséquence, le marché obligataire canadien a connu un trimestre exceptionnel : les taux des obligations du Canada d’échéances de 5 et 10 ans ont baissé d’environ 1 %.

Marchés boursiers

À l’instar des marchés obligataires, durant le quatrième trimestre, les marchés boursiers ont été portés par un vent d’optimisme. Après trois mois consécutifs de recul, l’indice américain S&P 500 a rebondi de 9,1 % dans le seul mois de novembre. Pendant ce temps, l’indice canadien S&P/TSX gagnait 7,2 %. Cette progression des marchés mondiaux s’est poursuivie en décembre.

Du côté américain, les titres de technologie ont continué de surpasser l’ensemble du marché. C’est pourquoi l’indice NASDAQ a affiché un gain trimestriel de plus de 14 %.

Par ailleurs, le marché boursier canadien a connu une progression moins importante que le marché américain. On peut expliquer cette différence par deux facteurs : le ralentissement plus important de l’économie canadienne et la baisse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux.

Notons enfin que les actions canadiennes de petite capitalisation ont connu un rebond important. L’optimisme des investisseurs a provoqué leur retour vers les titres considérés plus risqués, comme ceux de plus petite capitalisation.

À l’horizon

Au cours du quatrième trimestre, le retour de l’inflation à des niveaux raisonnables et le ralentissement de l’économie mondiale ont suscité l’optimisme des investisseurs. Ils croient fermement que la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada changeront de cap et abaisseront les taux directeurs. Le président de la Fed, Jerome Powell, a réitéré qu’il était prématuré de supposer un assouplissement. Si nécessaire, la Fed est même prête à resserrer davantage la politique monétaire. Les investisseurs ont fait fi de ces mises en garde.

En 2023, les hausses de taux ont été progressivement espacées. Les autorités monétaires ont décidé d’alterner les hausses et les pauses. Ce dosage des mesures de resserrement a ainsi permis d’éviter un ralentissement sévère et une récession mondiale profonde. On se dirige davantage vers l’atterrissage en douceur souhaité par les marchés financiers plutôt que l’écrasement de l’économie.

En contrepartie, l’inflation semble vouloir persister. Il faut dire que la forte inflation des dernières années était davantage le résultat d’un manque d’offre et non d’une demande trop élevée. Force est de constater que les hausses de taux visant à diminuer la demande ont eu un effet limité sur les prix du pétrole et le coût de la main-d’œuvre. La forte progression des salaires a permis aux consommateurs de conserver leur pouvoir d’achat relativement stable. En contrepartie, les hausses de salaire constituent une épine dans le pied de la Banque du Canada, car elles retardent la baisse de l’inflation.

La prochaine année risque d’être celle de la stagflation, c’est-à-dire d’une situation de très faible croissance économique durant laquelle l’inflation demeurera au-dessus de la cible des banques centrales.

Nous croyons que la Banque du Canada et la Fed toléreront un taux d’inflation temporairement plus élevé que la cible. Elles mettront ainsi fin à la hausse des taux. Elles miseront sur le fait que l’économie fonctionnera à un rythme plus lent que son potentiel de long terme. Ainsi, les pressions inflationnistes s’atténueront tout doucement, sans qu’on ait à provoquer une récession douloureuse.

Dans ce contexte, il est possible que la spirale inflationniste des salaires se poursuive. Si c’était le cas, les taux directeurs pourraient être haussés de nouveau et la stagnation de l’économie pourrait se poursuivre sur une période plus longue.

Dans un tel contexte, la hausse récente des marchés boursiers nous semble nettement exagérée. Le maintien des taux directeurs au niveau actuel pourrait entraîner une période de recul et de volatilité des cours boursiers en attendant des signaux plus clairs de la part des banques centrales.

Typiquement, le marché boursier canadien tire profit d’un environnement d’inflation élevée. La persistance de l’inflation mondiale devrait également être favorable au dollar canadien et provoquer une hausse du prix du pétrole.

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