/  28 décembre 2015

Revenir à l’essentiel, c’est souvent profitable !

On a beaucoup parlé de la contre-performance des actions canadiennes en 2015. L’importance du secteur des ressources naturelles sur notre économie, de même que sur l’évolution de la Bourse canadienne, est largement connue. De plus, les investisseurs ont commencé à craindre de possibles répercussions sur le secteur bancaire. Ensemble, le secteur des ressources naturelles (énergie et matières premières) et celui des services financiers représentent 67 % de l’indice canadien S&P/TSX. Notre Bourse dispose donc de très peu d’endroits pour se réfugier.

Et comme si cela n’était pas déjà suffisant, des titres spécifiques ont connu leur part d’ennuis, et ce, pour des raisons complètement différentes. Pensons notamment à ceux de :

  • Bombardier qui a nécessité une injection de liquidités de la part du gouvernement du Québec et de la Caisse de dépôt et placement ;
  • la société pharmaceutique vedette Valeant qui est tombée en disgrâce presque du jour au lendemain, avec une chute vertigineuse (75 %) de son titre entre les mois d’août et de novembre; et dire qu’au début de l’été, cette compagnie rivalisait avec la Banque Royale du Canada pour le titre de la plus imposante société selon la capitalisation boursière dans l’indice phare S&P/TSX !

Les Bourses étrangères ont mieux fait, mais en devises locales ; elles ont seulement pu dégager des rendements proches de 0 %.
Cependant, lorsque l’on tient compte de la baisse du dollar canadien, les gains de change ont permis d’enregistrer de bons profits. On entend surtout parler de la force du dollar américain, mais rappelons qu’en 2015, le dollar canadien a perdu environ 5 % face à l’euro et même 15 % face au yen.

L’année qui s’achève n’a donc pas été facile pour les investisseurs. Pour plusieurs, le rendement de 2015 n’a pas été à la hauteur de leurs attentes; de surcroît, la résurgence de la volatilité a créé un climat propice aux remises en question. Le moment est donc bien choisi pour rappeler les règles de base de la diversification au moyen d’un portefeuille équilibré.

1. Actions et titres à revenu fixe

Tous les investisseurs devraient avoir un portefeuille équilibré, c’est-à-dire constitué d’actions et de titres à revenu fixe. Plus votre tolérance au risque est élevée, plus votre horizon de placement est à long terme, et plus votre pourcentage d’actions peut être élevé. Les revenus fixes (obligations, placements garantis, etc.) rapportent peu actuellement, mais ils permettent d’atténuer les fluctuations à court terme et de rééquilibrer le portefeuille selon les opportunités.

2. Actions canadiennes et actions étrangères

Une bonne diversification géographique permet d’atténuer les fluctuations des rendements. Les rendements annuels composés sur 10 ans du Fonds actions canadiennes FMOQ et du Fonds actions internationales FMOQ sont très similaires (voir le tableau), mais la moyenne des écarts de rendement annuel est de 13 % ! Voulez-vous prendre le risque de sélectionner le mauvais marché pour la prochaine année ? Mieux vaut partager vos investissements et saisir les occasions lorsqu’elles se présenteront.

3. Rééquilibrage

Pour obtenir tous les bienfaits d’un portefeuille équilibré, il est justement très important de respecter les cibles fixées initialement (p. ex. 25 % en actions canadiennes, 25 % en actions étrangères et 50 % en obligations). Un rééquilibrage annuel suffira généralement à rectifier le tir et à faire en sorte de vendre la catégorie d’actifs ayant le mieux performé pour acheter celle en défaveur. Vous pouvez aussi vous servir de vos nouveaux investissements pour arriver à vos fins. Sachez cependant que c’est précisément ici qu’une discipline de fer s’impose impérativement, car vous devrez acheter la catégorie d’actifs qui est responsable de la contre-performance de
votre portefeuille.

4. Le temps

Bien que la diversification par catégorie d’actifs permette d’atténuer les fluctuations à court terme, ce n’est que sur le moyen et le long terme que vous pourrez en apprécier toutes les vertus. D’ailleurs, en analysant les rendements des différents marchés depuis 1970*, on note que pour un portefeuille conservateur composé de 30 % d’actions (moitié canadiennes et moitié étrangères) et de 70 % de titres à revenu fixe, seules 0,25 % des observations ont dégagé un rendement négatif sur cinq ans. Par contre, pour ce même portefeuille conservateur, il y avait pourtant 10 % des périodes de 12 mois qui étaient en situation de perte. Dès lors, on comprend mieux l’importance primordiale de l’horizon de placement.

Un rappel important

Lorsque vous regardez les rendements des fonds à long terme, ne perdez jamais de vue qu’ils ont été obtenus en dépit des nombreuses tempêtes boursières que nous avons dû traverser.

Vous devriez donc orienter vos efforts non pas sur une tentative d’éviter la prochaine baisse, mais plutôt sur l’élaboration d’un plan financier réaliste convenant à votre tolérance au risque et en adéquation avec vos objectifs. Puis, comme toute bonne résolution, l’important sera de le respecter !

Écarts de rendements entre les fonds d’actions FMOQ

Rendement annuel composé sur 10 ans
2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005
% % % % % % % % % % % %
Fonds actions canadiennes FMOQ -5,59 9,01 17,67 4,67 -10,78 19,53 37,17 -36,24 8,78 14,75 19,8 3,97
Fonds actions internationales FMOQ 14,82 10,78 32,03 14,4 -4,64 7,66 7,79 -25,1 -9,27 20,3 4,73 5,69
Écart 20,41 1,77 14,36 9,73 6,14 11,87 29,38 11,14 18,05 5,55 15,07
Écart moyen 13,04

 

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* Les rendements proviennent de données réelles indicielles couvrant la période de 1970 à 2015. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.