/  23 mars 2020

Marchés – 23 mars 2020

Il y a quelques semaines, les marchés réagissaient à l’apparition d’un mystérieux virus en Chine. Certains s’inquiétaient, car ce coronavirus semblait particulièrement virulent et faisait penser à l’épisode de SRAS de 2002. En revanche, l’inquiétude venait plutôt du fait que l’économie chinoise représente actuellement 16 % de l’économie mondiale alors qu’elle ne pesait que 4 % en 2002. Comme vous le savez, la Chine constitue un incontournable dans la production d’innombrables biens.

La situation a toutefois grandement changé lorsque la COVID-19 a commencé à se propager à l’extérieur de la Chine et que la pandémie semblait inévitable. Plusieurs gouvernements ont heureusement pris la décision de prioriser l’aspect humain et non l’impact économique à court terme en imposant des quarantaines et en favorisant la distanciation sociale. Il devenait donc évident que l’économie mondiale allait connaître un arrêt brusque alors que l’offre de biens et services tout comme la demande allaient chuter subitement.

Quelques économistes se sont déjà risqués à prédire le choc à venir sur l’économie. Il y a une semaine, on parlait d’une contraction du produit intérieur brut (PIB) américain au 2e trimestre d’environ 5 %. Il y a quelques jours, tandis qu’on réalisait que le confinement s’avérait inévitable à plusieurs endroits (dont la Californie et New York en date du 20 mars), la contraction du PIB anticipée explosait à 14 %. La plus récente analyse en date du 22 mars (celle de Morgan Stanley) prévoit même une contraction de 30 % du PIB sur cette période. Nous ne sommes déjà plus à l’étape d’estimer la profondeur du gouffre, mais plutôt au stade d’évaluer les mesures mises en place pour soutenir les entreprises et les nouveaux chômeurs.

Alors qu’une récession mondiale semble inévitable, les banques centrales et les gouvernements sont intervenus promptement. Les taux d’intérêt ont été ramenés près de 0 % et des liquidités sont injectées afin de maintenir le système à flot. Plusieurs mesures ont été annoncées; certaines avaient été utilisées dans la crise financière de 2008 (ex. : rachat de papiers commerciaux par la Réserve fédérale américaine (Fed), rachat d’obligations gouvernementales et corporatives par la Banque centrale européenne, etc.), d’autres sont tout à fait originales (ex. : versement de chèques directement aux ménages américains). Le plan fiscal du gouvernement canadien représente 82 milliards de dollars ou 3 % du PIB. Ce plan grimpe même à 500 milliards de dollars en tenant compte des autres mesures annoncées conjointement avec la Banque du Canada. Le ministre des Finances a pris soin de mentionner que ce n’était qu’une première phase. Durant le weekend, le gouvernement américain a aussi présenté son plan de relance (ces mesures s’ajouteraient à celles déjà annoncées). Ce plan prévoit, entre autres, que la Fed, qui prête habituellement uniquement aux banques, pourra prêter des sommes colossales (on parle de 4 000 milliards US ou 20 % du PIB) directement aux entreprises.

Nous ne sommes pas dupes pour autant. Malgré tous ces milliards, l’économie mondiale s’arrêtera pour quelque temps… mais le rebond pourrait s’avérer spectaculaire lorsque la vie reprendra son cours normal. Pour le moment, tout porte à croire que, sur le plan économique, le pire sera concentré au deuxième trimestre. Des signes encourageants pourraient donc se pointer un peu avant l’arrivée de l’été.

L’incertitude actuelle rend les marchés boursiers très volatils. Les prix des actions et des obligations subissent en effet des fluctuations importantes d’une journée à l’autre ou des revirements soudains à l’intérieur d’une même séance. Les populaires fonds négociés en Bourse connaissent aussi leurs problèmes alors que plusieurs se transigent par moments à des prix carrément déconnectés de leur juste valeur. Tout ça nous amène à vous rappeler qu’il n’est pas conseillé de surréagir dans de tels marchés. Vos intentions sont fort probablement bonnes : vous souhaitez réduire le risque de votre portefeuille le temps que passe la tempête. Toutefois, avec l’importante baisse qui a déjà frappé l’ensemble des Bourses et les taux d’intérêt proches de 0 %, nous croyons plus opportun de maintenir le cap et de conserver une vision à long terme. Vendre ses actions en pensant pouvoir les racheter encore plus bas ultérieurement n’est que spéculation qui ajoute un autre risque non souhaitable. Les gestionnaires des Fonds FMOQ font déjà le nécessaire en s’assurant d’investir dans des sociétés aptes à traverser la crise. De plus, les Fonds équilibrés FMOQ, tels que le Fonds omnibus FMOQ, sont aussi rééquilibrés ponctuellement. Les rééquilibrages ont toujours permis de diminuer le temps de récupération après un marché baissier.

 

Vous avez de nouvelles sommes à investir ? L’achat par versements systématiques vous permettra d’entrer graduellement dans les marchés et même de profiter de bons prix. Vous pourriez bien être déçu à court terme, mais ces achats pourraient très bien vous permettre de récupérer les pertes plus rapidement lors de l’inévitable reprise.

Vous aurez besoin de liquidités dans les prochains mois ? Une discussion avec votre conseiller s’impose pour déterminer quelle partie de votre portefeuille a mieux résisté. Aussi, vous pourriez songer à recourir à un emprunt pour une courte période. Les taux d’intérêt exceptionnellement bas rendent cette avenue d’autant plus intéressante. N’hésitez pas à nous en parler.