Marchés – 21 mai 2020
Les marchés boursiers vont beaucoup mieux depuis quelques semaines. Cette situation peut paraître surprenante. Comment la Bourse peut-elle monter alors que l’économie est très mal en point et que le virus continue à sévir. Analysons l’historique des dernières semaines pour tenter d’y voir plus clair.
Les données économiques publiées actuellement sont désolantes : un taux de chômage record, les ventes au détail en chute libre, l’activité manufacturière et le secteur des services durement touchés… Toutes ces statistiques ne font pourtant que confirmer ce que nous savons déjà tous : l’économie a connu un arrêt brusque à partir de mars. Les marchés boursiers ont fortement chuté du 20 février au 23 mars alors qu’ils intégraient ce choc hors du commun. Les grands indices boursiers ont délesté plus de 35 %, alors que des secteurs comme l’énergie ou les titres à faible capitalisation enregistraient même des baisses allant jusqu’à 50 %.
À l’étape suivante, les investisseurs ont commencé à prendre en compte l’aide gouvernementale déployée pour les entreprises et les personnes se retrouvant sans emploi afin de pallier l’absence de revenu. Il y a aussi eu l’intervention musclée des banques centrales sans quoi nous nous dirigions directement vers une débâcle financière. Ces dernières n’ont d’ailleurs pas hésité à utiliser des outils ayant servi lors de la crise financière de 2008-2009 et à aller encore plus loin. Les taux d’intérêt ont donc rapidement été ramenés à 0 %, tout en s’assurant que les différents paliers de gouvernement ainsi que les entreprises en grand besoin de liquidités peuvent continuer à y avoir accès. L’opération a fonctionné pour la majorité et jusqu’à maintenant… D’autres mesures sont également envisagées au besoin.
Les Bourses ont donc récupéré une partie de leurs pertes, la liquidité est revenue dans le marché obligataire en même temps que les écarts de crédit redescendaient à des niveaux plus gérables. D’autres nouvelles sont venues graduellement alimenter la reprise. En avril, nous pouvions déjà constater que les mesures de distanciation sociale et le confinement portaient leurs fruits, en réduisant sensiblement le taux de reproduction du virus. Pendant ce temps, les scientifiques ne ménageaient pas les efforts pour développer un vaccin ou un traitement efficace. En mai, le déconfinement est amorcé et les marchés commencent à anticiper une reprise économique. Le pire serait potentiellement passé. Les marchés sont souvent plus influencés par la tendance que par le niveau. Sans conteste, l’économie bat de l’aile, le taux de chômage demeure élevé, mais on cherche surtout à savoir si les prochaines données, celles de l’été et de l’automne, seront pires ou meilleures (on pourrait aussi dire moins pires, car cela pourrait même suffire).
Il est évidemment trop tôt pour écarter la possibilité d’une deuxième vague de contagion à l’automne, mais contrairement à la plupart des statistiques dites « indicateurs économiques retardataires », c’est-à-dire faisant état de la situation des dernières semaines, voire des derniers mois, la Bourse constitue un « indicateur précurseur » qui tente de nous montrer la tendance à venir. Au moment d’écrire ces lignes et après l’important rebond des deux derniers mois, la Bourse canadienne est toujours en baisse de 10,95 % depuis le début de l’année et le Fonds omnibus FMOQ, notre baromètre pour juger du rendement d’un portefeuille équilibré, affiche une baisse de 5,39 %.
Les prochains mois réservent encore beaucoup d’incertitude. Après un rebond prononcé à la fin mars et au début avril, la suite de la reprise se fera vraisemblablement plus graduellement et sera parsemée d’épisodes de volatilité, surtout si d’importantes régions doivent retourner à nouveau à un confinement sévère.
Le « surprenant » rebond des dernières semaines constitue une raison de plus pour ne pas tenter de prévoir les fluctuations à court terme des marchés. Tout d’abord, assurez-vous que vos investissements sont faits en accord avec votre profil d’investisseur, compte tenu de votre tolérance au risque et de votre horizon de placement. À ce sujet, il est pertinent de rappeler que vos besoins de liquidités des prochains mois ne devraient pas être investis à risque si vous ne pouvez pas tolérer les fluctuations à la baisse, car même un portefeuille bien diversifié (composé de 50 % d’actions et de 50 % d’obligations) n’est pas à l’abri de corrections temporaires. Les placements sans risque à court terme ne rapportent actuellement presque rien. Ce type de placement demeure tout de même recommandé pour vos investissements à court terme nécessitant une pleine protection du capital. À titre d’exemple, le Fonds monétaire FMOQ serait une excellente alternative à un compte bancaire à intérêt élevé.
Pour vos investissements à plus long terme, une sélection de Fonds FMOQ choisis avec l’aide de votre conseiller vous permettra d’atteindre vos objectifs malgré des périodes de repli à traverser. La patience et la persévérance demeurent toujours les meilleures alliées des investisseurs. La route sera sinueuse, mais nous nous rendrons à destination.
Votre équipe Fonds FMOQ