/  17 janvier 2017

CELI : un compte qui compte énormément

Facile d’emploi et avantageux fiscalement, le CELI peut vous aider à réaliser les projets qui vous tiennent à cœur.

Agrandir le chalet, partir en voyage, s’offrir un voilier… peu importe le projet que vous caressez ou qui pourrait naître dans les prochaines années, le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est un bon moyen d’accumuler les fonds nécessaires pour le concrétiser.

Mis en place en 2009 pour inciter les Canadiens à mettre de l’argent de côté, cet outil de placement est particulièrement intéressant en raison des avantages fiscaux qu’il procure. D’une part, on peut y accumuler du capital à l’abri de l’impôt. D’autre part, il permet des retraits en tout temps et pour n’importe quel motif sans qu’ils soient imposables.

Cette grande flexibilité en fait un instrument d’épargne idéal pour planifier des dépenses importantes à court ou à moyen terme ou pour constituer un coussin afin de parer aux imprévus.

Comment y contribuer

D’entrée de jeu, disons que l’expression qui le désigne, « compte d’épargne », porte à confusion. En fait, le CELI est un régime d’épargne enregistré, un « contenant » en quelque sorte, dans lequel on met les placements désirés, en fonction de son profil d’investisseur et de l’horizon visé. Le CELI peut notamment contenir des fonds communs de placement, des obligations, des actions, des certificats de placement garanti, etc. Les revenus générés sont libres d’impôt : ni les gains en capital, ni les dividendes, ni les intérêts ne sont imposables, pas même au retrait.

Tout résident canadien âgé de 18 ans ou plus peut cotiser à ce régime ; il n’y a aucune limite d’âge supérieure.

Les droits de cotisation, qui sont les montants maximum que le titulaire peut y déposer, sont établis par le gouvernement chaque année, sans égard au revenu. Le montant gagné ne fait donc aucune différence. La provenance du revenu n’est pas non plus prise en compte : étudiants, travailleurs, retraités, tous disposent des mêmes droits annuels de cotisation au CELI. En outre, les droits inutilisés peuvent être reportés aux années suivantes.

En 2017, le plafond cumulatif pour le CELI s’élève à 52 000 $ (soit l’addition des plafonds annuels depuis la mise sur pied du régime : 5 000 $ par an pour 2009 à 2012, 5 500 $ par an pour 2013 et 2014, 10 000 $ pour 2015 et 5 500 $ par an pour 2016 et 2017). Cela signifie que si vous n’avez jamais contribué à un CELI et que vous avez droit à toutes les années de cotisation (c’est-à-dire que vous aviez au moins 18 ans en 2009), vous pouvez y placer des investissements jusqu’à 52 000 $.

Il convient de noter que les cotisations au CELI ne sont pas déductibles du revenu imposable.

Ajoutons que les retraits du CELI n’ont aucune influence sur l’admissibilité aux prestations ou crédits gouvernementaux fondés sur le revenu, tels que le Supplément de revenu garanti, la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) et l’Allocation canadienne pour enfants.

Retirer puis recotiser

Les fenêtres doivent être changées ? La Namibie vous fait de l’œil ? Vous pouvez retirer la somme voulue du régime sans impact fiscal. De plus, caractéristique unique de ce régime, le CELI vous octroie le droit de redéposer le montant retiré, dès l’année suivante, sans pénalité. Vous pouvez donc utiliser votre argent pour réaliser votre achat, puis combler à nouveau votre plafond cumulatif de cotisations l’année suivante.

Prenons un exemple. Au début de 2016, vous avez cotisé au maximum, soit 46 500 $. Au printemps de la même année, vous avez retiré de votre CELI 15 000 $, libres d’impôt. Dès janvier 2017, vos droits de cotisation de l’année totalisent 20 500 $, soit le plafond annuel de base (5 500 $) additionné du retrait fait en 2016 (15 000 $).

Applications pratiques

En raison de ses spécificités, le CELI peut être intéressant dans plusieurs situations.

Par exemple, les étudiants ou les professionnels en début de carrière, qui ont peu de revenu, pourraient avoir avantage à cotiser à un CELI plutôt qu’à un REER. En effet, comme ils ont peu, voire pas, d’impôt à assumer, la déductibilité des cotisations qu’offre le REER ne présente pas vraiment d’attrait. Si tel est votre cas, un plan gagnant pourrait être d’utiliser un CELI pour accumuler les intérêts à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vos revenus soient plus importants, puis de transférer au REER le montant investi, de façon à réduire votre revenu imposable et donc votre facture d’impôt.

La même stratégie est également à considérer si vous vous attendez à une baisse de revenu temporaire, comme durant un congé de maternité : vous mettez de l’argent dans le CELI pendant la période de plus faible revenu, pour faire croître le capital à l’abri de l’impôt, et vous le transférez dans le REER au moment où votre revenu augmente, afin de bénéficier des déductions.

Autre situation où le CELI est une bonne option : si vous avez comblé tous vos droits de cotisation dans votre REER. Vous pourriez avoir recours au CELI pour continuer à épargner en prévision de votre retraite.

Vous ne disposez pas de fonds suffisants pour cotiser au maximum à la fois dans votre REER et dans votre CELI ? Vous pourriez utiliser en priorité le CELI pour préparer votre retraite, avant le REER, si vous prévoyez que vos revenus à la retraite seront plus élevés que durant votre vie active. En effet, votre taux d’imposition risque alors d’être plus élevé à la retraite ; vous avez donc intérêt à utiliser le CELI maintenant pour faire croître votre capital à l’abri de l’impôt et à reporter les déductions d’impôt offertes par le REER quand vous serez à la retraite.

Si vous êtes déjà à la retraite, vous pouvez investir vos surplus d’argent dans un CELI pour mettre les revenus à l’abri de l’impôt tout en gardant vos fonds accessibles en cas de besoin. Contrairement au REER, qui doit être converti au plus tard lorsque le détenteur a 71 ans, le CELI n’est lié à aucune limite d’âge.

Pas si vite !

En dépit des atouts évidents que présente le CELI, on doit toujours se rappeler qu’il n’y a pas de solution universelle. Les cas présentés ne font qu’illustrer la variété des stratégies possibles. Avant de prioriser le CELI, le REER ou n’importe quel autre instrument d’épargne, demandez l’avis professionnel de votre conseiller, qui tiendra compte de l’ensemble de vos besoins et de votre situation pour vous faire les meilleures recommandations pour votre portefeuille.