/  19 septembre 2002

Agir sous le coup de l’émotion, ça peut coûter très cher !

Le bulletin de nouvelles de 18 heures débute. Une grosse flèche pointant vers le bas apparaît dans le coin droit de l’écran tandis que le lecteur de nouvelles annonce que l’indice Dow Jones a clôturé la journée en baisse de 150 points. Que faire ? La nouvelle est présentée comme si le téléspectateur se devait de réagir. Mais est-ce vraiment la bonne chose à faire ?

De nos jours, tout le monde est inondé d’informations financières. Et la vague semble prendre d’autant plus d’ampleur qu’Internet s’avère une source inépuisable de nouvelles. Épargnants et investisseurs, attention ! Ce déluge d’informations ne doit pas vous amener à agir sous le coup de l’émotion et à modifier spontanément votre portefeuille en oubliant le principal, c’est-à-dire vos objectifs de placement à long terme.

Il ne faut jamais perdre de vue que notre économie est cyclique, tout comme les marchés boursiers d’ailleurs. Règle générale, les réactions des investisseurs sont aussi cycliques, en ce sens qu’ils réagissent souvent aux fluctuations du marché en affichant des émotions qui se concrétisent selon une séquence précise. Le graphique ci-dessous illustre de façon claire et non équivoque l’ensemble des émotions sur lesquelles sont fondées les réactions d’un investisseur au cours d’un cycle boursier.

C’est généralement vers la fin d’un marché haussier que l’euphorie est à son comble et que les investisseurs se bousculent pour acheter des fonds communs d’actions. L’inverse est également vrai puisque la fin des marchés baissiers a souvent coïncidé avec la déprime de la masse des investisseurs et débouché sur d’importants retraits au niveau des fonds d’actions.

Les statistiques de l’Institut des fonds d’investissement du Canada corroborent d’ailleurs cette observation. Au Canada, les fonds communs de placement investis en actions ont subi des ventes nettes négatives de 700 millions $ en juillet 2002, alors qu’ils affichaient des ventes nettes positives de 5,15 milliards $ en février 2000, soit un mois avant le sommet du marché boursier et l’éclatement de la bulle technologique aux États-Unis.
Ce constat est d’autant plus étonnant que les principaux indices boursiers ont reculé de 35 à 70 % entre ces deux dates ! Les gens préfèrent-ils acheter haut et vendre bas ? La question se pose !

Cette nouvelle devrait-elle vous inciter à recommencer à accumuler massivement des actions ? Pas nécessairement. L’important est plutôt de se rappeler que les décisions prises en fonction de nos émotions nous font plus souvent qu’autrement jouer au yo-yo avec notre épargne, une attitude qui peut affecter très négativement les rendements de notre portefeuille à long terme.

En terminant, voici huit (8) conseils pratiques pour vous aider à contrecarrer le cycle des émotions :

1. Diversifiez votre portefeuille, géographiquement, par secteur d’activité et à travers les trois grandes classes d’actifs que sont les actions, les obligations et les instruments de marché monétaire.

De cette façon, vous réduirez la volatilité du rendement de votre portefeuille. En effet, une baisse généralisée du marché boursier est souvent accompagnée d’une hausse du marché obligataire. Dans le même ordre d’idée, certains secteurs d’activité se portent mieux en début de cycle économique, alors que d’autres prennent la relève une fois la reprise bien amorcée.

2. Adoptez une allocation d’actifs qui tienne compte de votre tolérance au risque et de votre horizon de placement.

Ce faisant, vous traverserez plus facilement les périodes de turbulence et vous résisterez mieux à la tentation de modifier votre portefeuille trop fréquemment.

3. Investissez de façon régulière.

À cet égard, la méthode de la moyenne d’achat vise à atténuer les fluctuations des marchés en vous incitant à acheter régulièrement moyennant un montant fixe. Ainsi, vous accumulez un plus grand nombre de parts lorsque les cours sont bas, et un peu moins lorsqu’ils sont élevés.

4. Ne paniquez jamais.

La raison en est fort simple : le cycle des émotions influe beaucoup sur nos décisions de placement et nous incite généralement à agir de façon irrationnelle.

5. Conservez une vision à long terme et ne vous laissez pas distraire par les fluctuations quotidiennes des marchés.

Ce n’est certes pas en analysant les moindres soubresauts boursiers que l’on arrive à ses fins. Il vaut toujours mieux construire un portefeuille en fonction de ses objectifs à long terme.

6. Ne tentez jamais de prévoir la prochaine tendance des marchés.

Personne ne peut prévoir les hauts et les bas des marchés. Il est donc préférable de consacrer son temps et ses énergies à d’autres tâches plus utiles, et ce, d’autant plus que les investisseurs qui entrent et sortent des marchés finissent généralement par nuire à leur rendement à long terme, tout en augmentant la volatilité de ce dernier. C’est exactement le contraire de ce que tout investisseur avisé doit faire !

7. Rééquilibrez votre portefeuille annuellement.

Cette démarche est nécessaire, voire indispensable compte tenu que l’évolution des marchés peut faire en sorte que votre allocation d’actifs n’est plus celle visée au départ.

Par exemple, vous pouvez débuter l’année avec 50 000 $ en actions et 50 000 $ en obligations. La baisse du marché boursier peut avoir fait fondre votre portefeuille d’actions à 40 000 $, alors que vos obligations se sont appréciées à 54 000 $. Vous devrez alors vendre des obligations et acheter des actions afin de maintenir votre allocation désirée de 50-50. Le rééquilibrage annuel est aussi l’occasion de faire le point afin de vous assurer que votre portefeuille correspond toujours à vos objectifs, votre tolérance au risque et votre horizon de placement.

8. N’hésitez jamais à consulter votre conseiller des Fonds FMOQ.

L’équipe des Fonds d’investissement FMOQ regroupe des professionnels chevronnés et aguerris. Ils sont disponibles pour vous rencontrer. N’hésitez pas à les consulter.