/  19 juillet 2004

Une question de style !

Dans l’article du mois dernier, nous avons traité de l’utilisation des rendements passés et des classements de fonds communs de placement dans la sélection d’un fonds pour votre portefeuille de placement. Ce mois-ci, nous abordons un sujet étroitement lié à ce thème, en l’occurrence le style de gestion. Il est en effet primordial de bien connaître le style du gestionnaire de votre portefeuille afin d’être en mesure d’évaluer adéquatement sa performance.

En matière de gestion de portefeuille, deux styles prédominent : le style « croissance » et le style « valeur ».

Le style « croissance »

Le gestionnaire qui adopte le style «croissance» recherche les actions d’entreprises dont les profits croissent plus rapidement que la moyenne. Règle générale, il est prêt à payer une prime pour cet accroissement accéléré. En conséquence, les titres conformes au style « croissance » sont souvent des titres vedettes de l’heure, mais rarement des aubaines. En pratique, l’action de type « croissance » est susceptible de chuter de façon assez marquée si l’augmentation prévue des profits ne se matérialise pas.

Le style « valeur »

Le gestionnaire qui privilégie le style « valeur » est à la recherche d’actions « bon marché ». Il accorde davantage d’importance au prix du titre qu’à la croissance des bénéfices de ce dernier. De fait, il se trouve souvent à acheter des titres délaissés par la masse des investisseurs. Alors que le gestionnaire « croissance » achète souvent des titres en pleine ascension, le gestionnaire « valeur » achète généralement des titres qui ne retiennent pas l’attention des médias ou qui font les manchettes à cause de leurs ratés. Le gestionnaire « valeur » peut alors considérer la mauvaise nouvelle comme temporaire ou simplement juger que les marchés ont exagéré la chute du titre et que ce dernier constitue malgré tout une aubaine.

Dès lors, survient la question : quel est le style le plus performant?

Le graphique ci-dessous démontre de façon claire et non équivoque que, sur une base assez régulière, le style « valeur » a mieux fait que le style « croissance » au cours des 20 dernières années. On remarque en effet que la zone « bleue » a été plus souvent qu’autrement sous la barre du 0 %, ce qui signifie que le style « valeur » a offert une plus-value par rapport au style « croissance ».

Il faut cependant noter une période au cours de laquelle le style « croissance » a largement dominé. Il s’agit des années 1999 et 2000, période où la bulle technologique était à son apogée. Cependant, la correction qui a suivi a ramené les pendules à l’heure au début du marché baissier de 2000-2001, avec une « surperfomance » de l’ordre de 60 % des titres « valeur ».

En conclusion, nous ne pensons pas que les investisseurs doivent nécessairement rechercher un style plutôt qu’un autre. Nous considérons toutefois qu’il est primordial que vous connaissiez le style du gestionnaire du fonds que vous évaluez, afin que vous soyez en mesure de mieux comprendre et d’évaluer les performances passées et futures.

Il faut également noter que tout investisseur à la recherche de rendements plus stables devrait s’assurer que son portefeuille contient des titres apparentés aux deux styles.

Enfin, rappelons que la nature même du style « valeur » le rend plus attrayant aux yeux des investisseurs qui accordent une plus grande importance à la protection de leur capital.