/  19 mars 2000

Votre retraite : un impossible rêve ?

À quel âge voulez-vous prendre votre retraite ? À 55 ans ? À 60 ans ?

Poser LA question, ce n’est pas nécessairement y répondre, parce que déterminer l’âge auquel on veut prendre sa retraite mérite réflexion et suscite beaucoup d’autres questions. Par exemple :

  • Mes revenus seront-ils suffisants ?
  • Mon niveau de vie sera-t-il maintenu ?
  • Pourrai-je me permettre une même qualité de vie ?
  • Quel revenu mon patrimoine produira-t-il dans 10 ou 15 ans ?
  • Mes épargnes actuelles sont-elles suffisantes ?
  • Pourrai-je compter sur les régimes de retraite gouvernementaux ?
  • Une semi-retraite sera-t-elle possible ?

Il va sans dire que la réponse à chacune de ces questions varie d’une personne à l’autre, car elle dépend essentiellement de la situation financière et familiale de chacun.

En règle générale, il faut consacrer 18 % de son revenu aux régimes de retraite pendant 35 ans pour être en mesure de compter sur 70 % de son revenu avant impôts et ainsi se prévaloir d’une retraite confortable.

Ainsi, un travailleur autonome âgé de 30 ans qui veut prendre sa retraite à 55 ans devra mettre de côté annuellement environ 30 % de son salaire pour garantir 70 % de son revenu à la retraite. En supposant qu’il commence, à l’âge de 30 ans, à contribuer à son REER en y versant les cotisations annuelles maximales (soit 18 % du revenu), il faudra donc pour compenser les 10 ans de cotisations manquantes qu’il épargne en plus, à chaque année, un montant hors REER de l’ordre de 15 % pour financer sa retraite.

Dans le cas d’un médecin qui ne participe pas à un régime de retraite, le REER constituera sa principale source de revenu à la retraite. Il est donc très important, voire crucial qu’il capitalise le plus possible, et ce, non seulement en versant la cotisation annuelle permise, mais également en effectuant des investissements qui lui procureront le meilleur rendement compte tenu de son profil d’investisseur.

Dans un premier temps, il est primordial de bien évaluer le niveau de vie de la famille. Cette étape constitue le fondement de toute analyse financière rigoureuse et réaliste.

En effet, il ne faut jamais perdre de vue qu’en raison de l’espérance de vie actuelle (plus ou moins 85 ans), la retraite peut durer en moyenne une trentaine d’années. Dès lors, le moindre écart dans l’estimation des dépenses (par exemple 60 $ par semaine ou 3 000 $ par an) peut avoir des répercussions considérables sur la sécurité financière à long terme.

Dans le même ordre d’idée, un rendement de 1 ou 2 % en plus ou en moins peut avoir, lui aussi, des répercussions considérables sur le portefeuille de placements et, conséquemment, sur la situation financière à long terme. C’est la raison pour laquelle il est impératif de faire des scénarios fondés sur des taux réalistes qui tiennent compte des frais de gestion, de l’inflation et de l’impôt.

Dans cette perspective, il est beaucoup plus sage et plus réaliste de planifier en fonction d’hypothèses de travail qui reflètent la situation personnelle de chacun en s’appuyant sur des projections personnalisées.

À titre d’exemple, voici le cas d’un couple de professionnels qui ne participe pas à un régime de retraite d’employeur et qui doit donc compter uniquement sur l’accumulation de leur capital en vue de leur retraite qu’ils envisagent prendre à 55 ans, tout en maintenant un niveau de vie évalué à 56 250 $ (soit l’équivalent de 75 % des dépenses actuelles du ménage) (voir le tableau).

Profil personnel et financier du couple
Âge des conjoints 45 ans tous les deux
État civil Mariés
Enfants à charge 2,âgés de 14 et 16 ans
Revenu familial brut 186 000 $
Niveau de vie actuel 75 000 $
Impôts et DAS (RRQ) 82 000 $
Cotisation annuelle au REER 27 000 $ (13 500 $ chacun)
Fonds d’urgence 2 000 $
Actif financier accumulé à ce jour REER : 500 000 $
Hors REER : 50 000 $

À la lumière de ces renseignements, nous avons établi le scénario souhaité en considérant un rendement brut des placements de 8 %, un taux d’inflation de 3 % ainsi qu’un taux marginal d’impôt de 52 %.

Ainsi, nous pouvons conclure que, pour ce couple, une retraite à 55 ans ne lui permettra pas d’assurer sa sécurité financière à long terme, c’est-à-dire jusqu’à un minimum de 80 ans. En effet, le capital sera complètement épuisé en l’an 2030, soit au moment où les conjoints auront 75 ans. Pourquoi ? Parce que l’actif accumulé jusqu’à la retraite sera insuffisant pour produire les revenus nécessaires au maintien du niveau des dépenses souhaité1.

Une fois cette conclusion tirée, ce couple peut :

  • soit décider de prendre sa retraite deux (2) ans plus tard que souhaité, c’est-à-dire à 57 ans ;
  • soit maintenir son objectif initial de prendre sa retraite à 55 ans, mais en envisageant différentes stratégies comme :
    • accroître le rendement du portefeuille de 2 % ;
    • réduire son niveau de vie à 52 000 $ ;
    • épargner, au cours des 10 prochaines années, un montant annuel hors REER de 11 725 $.

Bien entendu, le couple choisira la stratégie qui lui convient le mieux. Cependant, avant de faire un choix définitif, une analyse rigoureuse et une planification judicieuse s’imposent.

Cette démarche est d’autant plus indispensable qu’un très grand nombre de personnes sous-estiment le montant du capital requis pour assurer un revenu de remplacement suffisant au moment de la retraite. Résultat ? Le moment venu, elles devront retarder leur projet ou subir les conséquences d’une baisse importante de leurs revenus… et de leur niveau de vie !

Une bonne planification est sans aucun doute le meilleur moyen de s’assurer que ses objectifs sont réalistes et de pouvoir prendre sa retraite à l’âge voulu.

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1 En supposant un rendement brut de 8 %, le portefeuille total accumulé au moment de la retraite sera de 1 551 329 $. Si le rendement brut était de 10 %, la somme accumulée au cours de la même période serait de 1 816 978 $, soit une différence de 265 649 $.