/  01 décembre 2014

Gros plan sur les indices boursiers

Cet article aborde quelques éléments de base des indices boursiers. Il ne traite donc pas de ce sujet de façon exhaustive.

Il ne se passe pas une journée sans que nous ne lisions ou n’entendions parler de la hausse ou de la baisse des cours boursiers ainsi que des points gagnés ou perdus par le Dow Jones, le S&P/TSX, le Nasdaq ou autres, ces fameux indices dont sont « accros » les investisseurs et tous ceux qui gravitent dans l’univers des places boursières.

CE QUE N’EST PAS UN INDICE BOURSIER

Les indices boursiers ne doivent pas être confondus avec les cotes boursières, ces longues listes qui sont publiées dans les pages économiques des quotidiens. En pratique, les cotes boursières, aussi appelées cotes officielles, sont publiées chaque jour par des bourses de valeurs (ou de marchandises) à l’issue de leurs séances.

Ces relevés regroupent les cours pratiqués pour chacune des valeurs (ou marchandises) et permettent de classer les cours des marchés et de tous les produits négociés sur les places boursières. Ils permettent aussi d’apprécier tous les jours les valeurs des titres. Comme les investisseurs constituent leurs portefeuilles en comparant ces cotes sur diverses périodes, elles s’avèrent un élément de décision très important.

CE QU’EST UN INDICE BOURSIER

Un indice boursier est un outil statistique qui sert à évaluer la performance d’une bourse ou d’un marché à partir d’une date donnée. De fait, il permet de mesurer l’évolution du cours des titres cotés qui le composent ainsi que l’ampleur des mouvements de cours de ceux-ci, et ce, à partir d’un échantillon (ou panier) de titres (ou valeurs mobilières) considéré comme significatif. Pour garantir la représentativité, la précision et la fiabilité de l’indice, cet échantillon est mis à jour régulièrement.

LA SÉLECTION DES TITRES D’UN INDICE

La sélection des titres qui composent l’échantillon dépend de l’utilisation qui sera faite de l’indice :

• étalon de performance (benchmark) pour les gérants de fonds comme la Société de gérance des Fonds FMOQ inc. ;

• outil d’analyse de tendances globales ou détaillées, selon les secteurs ou la taille des entreprises ;

• support à des produits dérivés, c’est-à-dire des instruments financiers dont les rendements sont généralement liés à la valeur sous-jacente d’une monnaie ou d’un taux d’intérêt, d’un indice boursier ou d’autres titres financiers (p. ex. des options d’achat ou de vente de contrats à terme).

C’est la variation de l’indice, bien plus que sa valeur numérique, qui est mesurée, et ce, en regard de deux critères :

• les modifications des cours des titres et

• la pondération de ces titres au sein de l’indice, c’est-à-dire leur poids relatif (plus ou moins grand) comparativement à d’autres.

Autrement dit, on peut comparer l’indice boursier à un portefeuille virtuel de titres représentatifs d’un marché (à savoir une ou plusieurs places boursières) destiné à mesurer les fluctuations de ce dernier, c’est-à-dire refléter les réactions des investisseurs à la publication des résultats financiers d’entreprises, à des annonces économiques (p. ex. la participation d’une société d’État à un projet) ou politiques (p. ex. le budget d’un gouvernement), etc.

LA COMPOSITION DE L’INDICE

La composition d’un indice boursier revêt une grande importance, car son évolution doit être un bon indicateur des tendances du marché ou du segment de marché considéré. Les titres sont donc choisis en fonction des types d’indices qui sont nombreux (p. ex. généralistes, mondiaux, nationaux, sectoriels, de devises, de matières premières, etc.).

LE CALCUL DES INDICES

Les indices sont calculés et non pas cotés par confrontation de l’offre et de la demande. Sans entrer dans les détails du sujet très complexe du calcul des indices, il faut retenir que les cours des principaux indices sont les résultats de moyennes.

Celles des indices simples divisent la somme des cours par le nombre de titres. Ces indices accordent donc plus de poids aux entreprises dont le cours est élevé.

Celles des indices pondérés tiennent compte du poids relatif de chacun des éléments qui les composent dans la capitalisation boursière, c’est-à-dire le prix qu’il faudrait payer s’il était possible de racheter toutes les actions à leur cours de marché actuel (nombre de titres émis x leur valeur). En conséquence, plus la capitalisation de la valeur est importante, plus sa variation influe sur celle de l’indice.

La plupart des indices se calculent en points. Les capitalisations boursières de sociétés constituant un indice sont additionnées et ramenées à une valeur constante de sorte que l’indice est présenté sur une base de 100 ou de 1 000 points.

L’UTILISATION DES INDICES

En ce qui concerne plus particulièrement l’utilisation des indices boursiers, ils s’avèrent des baromètres de la Bourse et de l’économie ainsi qu’une référence fort utile pour évaluer la performance d’une industrie, d’un secteur d’activité, d’un marché boursier ou de véhicules d’investissement comme les fonds communs de placement et les portefeuilles d’actions.

L’expression fonds indiciels réfère à des fonds communs de placement qui investissent dans les titres (actions ou obligations) qui composent un indice de référence. Ces fonds sont qualifiés de fonds répliqués lorsque leurs compositions respectives correspondent en tous points à celles d’indices à dupliquer, et ce, dans le but de réaliser des performances identiques.

QUELQUES INDICES BOURSIERS

Il existe des centaines, voire des milliers d’indices boursiers. Parmi les plus notoires, notons :

• l’indice Dow Jones [Dow Jones Industrial Average (DJIA)] qui est sans doute le plus connu au monde. Publié pour la première fois en 1896, il mesure l’évolution du cours de 30 valeurs cotées à la Bourse de New York, la New York Stock Exchange (NYSE). Les entreprises présentes dans l’indice ont changé avec le temps1.

• l’indice NASDAQ [National Association of Securities Dealers Automated Quotations (NASDAQ Composite Index)] qui a été établi pour mesurer la performance du marché d’actions NADASQ (NASDAQ Stock Market). Plus grand marché électronique d’actions du monde, il est, en volume traité, le deuxième plus important marché d’actions des États-Unis, après celui de la Bourse de New York.

• l’indice S&P 500 (Standard & Poor’s 500 Composite Index) qui a été créé en 1950. Propriété de la société de notation financière Standard & Poor’s, il est composé principalement des actions de 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines.

• l’indice composé S&P/TSX (S&P/TSX Composite Index) qui est, depuis 2002, la désignation de l’indice composé TSE 300. Indice de mesure principal de la performance de la Bourse de Toronto [Toronto Stock Exchange (TSX)], il est généralement considéré comme l’indice repère pour le marché des actions canadiennes. Les indices Nikkei 300 (Japon), Cac 40 (France), FTSE 100 (Royaume-Uni), DAX 30 (Allemagne) et STOXX 50 (Europe) en sont d’autres fréquemment utilisés. Si une grande variété d’indices permet de retracer les fluctuations d’un ou de plusieurs marchés, il est important de ne jamais perdre de vue qu’aucun indice ne peut fournir à lui seul toutes les informations pertinentes pour les investisseurs.

1 Parmi toutes les compagnies qui composent actuellement le Dow Jones, seule la société General Electric (GE) y était au moment de la création de l’indice. Bien qu’elle en ait été retirée à deux reprises (en 1898 et en 1901), GE fait partie de l’indice Dow Jones de façon ininterrompue depuis le 7 novembre 1907, soit plus de 107 ans !