/  15 septembre 2009

Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) : une façon d’investir dans l’avenir

Lorsque nous pensons éducation, nous pensons ouverture sur le monde.  Quel parent ne rêve pas de voir son enfant avec un diplôme en main lui assurant un brillant avenir ?  Lorsque nous pensons éducation, nous pensons également aux coûts élevés des études postsecondaires.  De nos jours, les droits de scolarité d’un étudiant qui fréquente un établissement d’enseignement postsecondaire à temps plein, se situent généralement entre 2 500 $ et 8 000 $ par année, sinon plus.  À ce montant, s’ajoutent les livres, le matériel scolaire, les frais afférents, le transport, l’hébergement et les dépenses connexes.  Avec un taux de croissance supérieur à celui de l’inflation, ce n’est pas étonnant que les coûts rattachés aux études deviennent une source d’endettement pour les jeunes.
Il est vrai que les études peuvent coûter très cher, mais elles demeurent néanmoins un excellent investissement.  Un récent recensement canadien a révélé que plus de 60% des gens dont le revenu se situait dans la catégorie la plus élevée détenaient un diplôme d’études postsecondaires.  Pour aider les parents à financer les études de leurs enfants et r leur éviter l’endettement, le régime enregistré d’épargne-études (REEE) est un moyen efficace d’y arriver.

Qu’est-ce c’est ?

Le REEE est un produit d’épargne spécial enregistré auprès du gouvernement du Canada, lequel permet au souscripteur (la personne qui établit un contrat REEE avec un fournisseur et qui désigne un bénéficiaire au nom duquel elle versera des cotisations) d’épargner afin que le bénéficiaire du régime puisse régler les frais inhérents à ses études postsecondaires.  Les sommes déposées dans le REEE s’accumulent et génèrent des revenus à l’abri de l’impôt jusqu’au moment où le bénéficiaire entreprendra des études postsecondaires et où le souscripteur pourra faire une demande de retrait au nom du bénéficiaire afin que ce dernier puisse acquitter les frais liés à la scolarité.
L’un des principaux avantages du REEE concerne les incitatifs versés par les gouvernements :

  • du Canada : Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) de base et supplémentaire et le Bon d’études canadien,
  • du Québec : Incitatif québécois pour l’épargne-études (IQEE).

Pour avoir droit à ces incitatifs, il faut ouvrir un REEE et fournir les numéros d’assurance sociale (NAS) du souscripteur et du bénéficiaire désigné. Avant de procéder, il est important de bien s’informer auprès des différents fournisseurs quant aux types de régimes offerts et à leurs conditions respectives, pour ainsi choisir celui qui répond le mieux à nos besoins :

  • le REEE individuel : où il y a un souscripteur unique (ou deux souscripteurs ayant un lien en tant que conjoints) et un seul bénéficiaire qui n’est pas obligé d’avoir un lien de parenté avec le souscripteur.  Aucune limite d’âge n’étant imposée, un souscripteur peut être le bénéficiaire de son propre régime.
  • le REEE familial : où un souscripteur (ou deux ayant un lien en tant que conjoints) peut nommer plusieurs bénéficiaires, pourvu que ces derniers lui soient tous liés par les liens du sang ou de l’adoption et aient moins de 21 ans.
  • le REEE collectif : où un ensemble de régimes individuels sont mis en commun (fiducie collective) et administrés selon divers groupes d’âge.  De ce fait, c’est un régime moins flexible, tant pour le choix de placements que pour le décaissement, puisque les sommes ne pourraient être récupérées si le bénéficiaire ne poursuivait pas d’études postsecondaires.

Faire fructifier l’argent

Une fois le REEE ouvert, le souscripteur peut y verser des cotisations et investir ces sommes dans différentes options de placement.  Dans un REEE individuel ou familial, le souscripteur décide quand il veut cotiser et n’a pas de restriction quant au choix des placements.  Ainsi, avec les conseils de son fournisseur, le souscripteur sélectionne les types d’investissement en fonction de l’horizon de placement et du niveau de risque recherché.  Dans un REEE collectif, il faut être en mesure d’effectuer des versements à une fréquence préétablie et il faut accepter le fait que c’est le fournisseur qui décide de la manière dont les fonds sont investis.

Les cotisations : plafonds et durée

Il est possible d’ouvrir plusieurs REEE pour un même bénéficiaire, sous réserve d’un maximum cumulatif viager de 50 000 $ par enfant, sans plafond annuel.  Les cotisations excédentaires sont assujetties à une pénalité d’impôt (à noter que les incitatifs reçus et les revenus générés ne font pas partie du calcul du plafond).  Les cotisations sont permises jusqu’à 31 ans après l’ouverture du régime et la comptabilisation des cotisations annuelles s’effectue du 1er janvier au 31 décembre.

Les incitatifs : plafonds et durée

Les incitatifs sont versés sur la première tranche de 500$ de cotisation annuelle :

Revenu familial net SCEE (fédéral) IQEE (provincial)
38 832$* ou moins 40% 20%
Entre 38 833$* et 77 664$* 30% 15%
Plus de 77 664 $* 20% 10%

*Niveaux de revenu de 2009.

Les cotisations additionnelles à la première tranche de 500 $ permettent de recevoir :

  • 20% du fédéral (SCEE) jusqu’au maximum annuel de 500 $, et
  • 10% du provincial (IQEE) jusqu’au maximum annuel de 250 $.

Ainsi, pour maximiser les versements annuels de la SCEE et de l’IQEE, la cotisation doit être de 2 500 $ par année.

Les montants maximums d’incitatifs qu’un bénéficiaire peut recevoir à vie sont de 7 200$ (fédéral) et de 3 600$ (provincial).  De plus, les versements des incitatifs cessent à la fin de l’année civile où le bénéficiaire atteint l’âge de 17 ans (des conditions particulières s’appliquent aux bénéficiaires âgés de 16 et 17 ans).

Les droits à la SCEE et à l’IQEE s’accumulent à chaque année pour un enfant, et ce, même s’il n’a pas de REEE.  Il est donc possible de récupérer ces incitatifs de façon graduelle selon les limites annuelles permises.

En plus de la SCEE, le gouvernement du Canada offre le Bon d’étude canadien (BEC) pour aider les familles à faible revenu qui reçoivent le Supplément de la prestation nationale pour enfants (SPNE).  Aucune cotisation n’est exigée pour recevoir le Bon, il faut qu’un REEE soit ouvert, que l’enfant soit né après le 31 décembre 2003 et qu’un fournisseur de REEE présente une demande.  Pour une famille admissible, le gouvernement du Canada verse un montant de 500 $ dans le REEE et un montant de 100 $ chaque année jusqu’à ce que l’enfant soit âgé de 15 ans, en autant que la famille reçoive le SPNE.  Le BEC peut ainsi atteindre un maximum de 2 000 $ par enfant.

L’utilisation du REEE

À partir du moment où le bénéficiaire désigné atteint l’âge de 16 ans et qu’il est inscrit à un programme d’études postsecondaires admissible (temps plein ou partiel), le souscripteur peut demander au fournisseur le versement d’un paiement d’aide aux études (PAE) et récupérer ses cotisations ou les verser au bénéficiaire.

Le PAE comprend les subventions et les revenus accumulés dans le REEE et le montant versé est imposable pour le bénéficiaire dans l’année où il le reçoit (les étudiants ayant généralement un faible revenu, l’impôt payé devrait être minime ou inexistant).  Pour les 13 premières semaines d’études postsecondaires à temps plein, le montant de PAE est limité à 5 000 $ (2 500 $ pour des études à temps partiel). Par la suite, il n’y a aucune limite.

Si le bénéficiaire ne poursuit pas d’études postsecondaires ou les abandonne, sous le respect de certaines conditions, le souscripteur peut transférer les sommes accumulées dans le REEE d’un autre bénéficiaire. Il peut aussi demander un paiement de revenu accumulé (PRA) et ainsi récupérer ses cotisations, retourner tous les incitatifs aux gouvernements et payer un impôt régulier et supplémentaire sur les revenus accumulés (ces revenus peuvent être transférés dans un REER, si le souscripteur a des droits inutilisés, jusqu’à un maximum de 50 000 $).  Avant de demander un PRA, il est primordial de consulter le fournisseur de REEE pour connaître les conditions applicables.

Le REEE doit être liquidé au plus tard à la fin de la 35ème année après son ouverture.

Conseils : bien s’informer et cotiser tôt

Avant de procéder à l’ouverture d’un REEE, il est d’intérêt de s’informer auprès du fournisseur choisi pour trouver réponses à d’importantes questions (frais d’ouverture et d’administration, montants miniums exigés, possibilités d’investissement, transfert possible, conditions des retraits, etc.). Une fois le REEE ouvert, plus tôt sont faites les cotisations, plus rapidement les subventions sont versées et plus vite croissent les épargnes.

De plus, l’obtention de bons conseils quant aux stratégies de placement et de décaissement ne fera qu’améliorer vos chances de succès dans le financement des études de vos enfants. N’hésitez pas à prendre contact avec les conseillers de la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. pour discuter de ce régime fiscal avantageux.

Sources d’information sur le REEE :

www.cra-arc.gc.ca
www.cibletudes.ca
www.hrsdc.gc.ca
www.revenu.gouv.qc.ca
www.gouv.qc.ca