/  16 octobre 2008

Joue-t-on à l’autruche avec nos finances ?

« À 40 ans, j’ai réalisé que je n’avais rien devant moi, et j’ai décidé de redresser la situation, confie Johanne. Aujourd’hui, j’ai 55 ans, et j’ai encore des problèmes financiers… »

On achète une voiture, des meubles à payer un an plus tard, on craque pour de petits luxes qu’on paie avec la carte de crédit… Et peu à peu, on sent l’anxiété monter chaque fois qu’un compte arrive. Pas étonnant que plusieurs se retrouvent avec des problèmes budgétaires assez graves.

Les Québécois sont le reflet parfait de cette réalité. Au cours de l’année 2007, près de 19 000 consommateurs québécois ont fait faillite, ce qui représente plus de 30 % des banqueroutes nationales. La province est actuellement au deuxième rang canadien pour le nombre de faillites personnelles, derrière l’Ontario.

Bien entendu, la crise financière est l’envers de la médaille de la consommation excessive et de l’endettement, d’où l’importance de cesser de jouer à l’autruche pour éviter ce genre de tragédie.

Mais comment faire pour se sortir la tête du sable? Les réponses des experts sont unanimes: « il faut admettre le problème ». Le hic, c’est que même si ça semble évident, c’est loin de l’être… C’est pourquoi des conseillers budgétaires ont dressé une série de questions permettant d’évaluer si on est au bord de la crise. Voici ce quiz :

  • Mes dépenses sont-elles plus importantes que mes revenus?
  • Est-ce que j’emprunte pour les dépenses courantes (ex. : restaurant, épicerie, essence)?
  • Ai-je accumulé du retard dans le remboursement de mes dettes (capital et intérêts)?
  • Les entreprises de services publics me menacent-elles de couper les services?
  • Suis-je stressé en pensant à ma situation financière?

Quiconque répond dans l’affirmative à une de ces questions a un sérieux problème et doit le prendre en main !

Dans plus de 90 % des cas, les problèmes financiers sont liés à un endettement excessif. Des gens s’endettent afin de pouvoir consommer tout de suite ce qu’ils pourraient seulement se payer plus tard s’ils économisaient avant d’acheter. Certains ne réalisent même pas ce que représente la somme de leurs dépenses ou le remboursement de leurs dettes, si bien qu’ils peuvent difficilement joindre les deux bouts. D’autres se retrouvent avec un problème budgétaire dès qu’un changement dans leur situation personnelle (ex. : maladie, perte d’emploi, divorce) vient diminuer subitement leur revenu, c’est-à-dire leur capacité de remboursement.

Il est toutefois possible de se prémunir contre les problèmes de dette en suivant les barèmes déterminés par les experts. Les gros canons de la planification financière ont en effet établi que les dettes totales à la consommation devraient représenter au maximum 10 % ou 15 % du revenu net (après impôts et autres retenues salariales ou charges sociales) alors que le versement hypothécaire, avant taxes et chauffage (ou le loyer mensuel ne devrait pas dépasser 25 %.
Voyons maintenant le répertoire des divers postes de dépenses du budget d’un consommateur canadien, selon les données cumulées par Statistique Canada en 2006 (tableau). À chacun d’en tirer ses conclusions.


HABITUDES DE DÉPENSES DES CANADIENS*

Revenu de 150 000 $
(environ 77 000 $ net après cotisation de 20 000 $ au REER)

Logement (hypothèque, taxes, chauffage, etc.) 36 % 27 720 $
Alimentation 12 % 9 240 $
Habillement et soins personnels 9 % 6 930 $
Transport (y compris l’essence, les assurances, etc.) 19 % 14 630 $
Soins de santé 3 % 2 310 $
Éducation et lecture 3 % 2 310 $
Loisirs et voyages 9 % 6 930 $
Autres (cadeaux, imprévus, etc.) 9 % 6 930 $
TOTAL 100 % 77 000 $

*Statistique Canada, 2006, quintile supérieur, no 62-202 au catalogue.


Comment boucler le budget

Toute personne qui découvrirait un énorme trou dans son budget en faisant ces calculs devrait songer à modifier ses habitudes de consommation. Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est pourquoi il est recommandé de procéder par étape.

Le point de départ est de répertorier soigneusement les dépenses pendant quelques mois afin de savoir où va l’argent. Ensuite, il faut analyser les résultats obtenus pour trouver le problème. Peut-être que les repas pris au restaurant représentent une partie importante de nos dépenses?

Une fois que la faille est trouvée, il ne restera plus qu’à imaginer comment on pourra redresser notre budget. Par exemple, si le problème, c’est la voiture et qu’on tient absolument à continuer d’en posséder une, il faut couper ailleurs ou trouver une façon d’accroître nos revenus.

En réalité, il existe plusieurs trucs pour diminuer les dépenses. En voici quelques-uns :

  • Prendre soin de ce que l’on a
  • Ne pas suivre la mode à tout prix et dans tous les domaines
  • Prévoir les achats à l’avance afin d’épargner en conséquence – au lieu d’emprunter
  • Acheter des produits plus durables en s’informant mieux
  • Rechercher les véritables aubaines
  • Acheter des articles d’occasion

Se sortir des dettes

Quand un problème budgétaire découle de l’endettement, la seule solution, c’est de s’y attaquer. Par où commencer ? D’abord, il faut réduire les intérêts payés afin de dégager une somme d’argent qui pourra servir à rembourser la dette.

Par exemple, si les cartes de crédit avec des taux d’intérêt de 18 à 30 % ont des soldes impayés, alors il faut les remplacer par une carte de crédit à taux préférentiel (de 9,5 % à 10,5 %), avec frais annuels, ou une marge de crédit (de 10 % à 11,75 %). Il est également possible de transférer des dettes à la consommation sur une carte qui offre 0 % d’intérêt durant une période donnée (à condition de lire attentivement le contrat au préalable). Il est aussi possible de consolider sa dette, c’est-à-dire emprunter sur l’hypothèque (entre 5 et 7%) ou d’obtenir un prêt personnel (autour de 6,5 % ou plus) à la banque qui permettra de rembourser toutes les dettes détenues à gauche et à droite.

Si les revenus d’une personne chutent brusquement, cette dernière pourrait envisager d’allonger le terme de l’hypothèque. Imaginons, par exemple, un propriétaire détenant une hypothèque de 100 000 $ financée sur 15 ans. Eh bien, en augmentant le terme à 35 ans, il ferait passer ses remboursements mensuels de 880 $ à 615 $.

Bien entendu, l’idéal serait d’éviter tous ces problèmes en vivant selon ses moyens. Bien que ce régime convienne parfaitement à certains, d’autres ont besoin d’une bonne dose de détermination et de volonté pour y arriver. Vivre les deux pieds sur terre est néanmoins la solution.

Pour toute question d’ordre économique ou financier, les conseillers de la société Les Fondsd’investissement FMOQ inc. sont à votre service. N’hésitez pas à prendre contact avec eux. C’est gratuit et sans obligation de votre part.